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dimanche 02 juin 2019 10:22
«Il y a des secteurs qui doivent être nettoyés à l’Entente»
«Les supporters ont le droit d’exiger le départ de Hammar»
«Quelqu’un avait un sale esprit parmi nous, Dieu nous a punis à cause de lui, voilà pourquoi on a été éliminés en coupe»
L’attaquant de l’ESS, Habib Bouguelmouna, revient ici sur sa saison avec l’Entente et sur l’épisode Zekri qu’il a très mal vécu.
Quelles sont vos nouvelles ?
Je vais très bien, je me repose auprès de ma famille, mais je suis toujours blessé, je ressens toujours des douleurs à la cheville et ma dent me fait mal en plus (rires). Mais bon, j’ai le temps maintenant de bien me soigner, je ne dois pas revivre ça à l’avenir.
Parlons de la saison de votre équipe. Nombreux sont ceux qui disent que ça a été un échec sur toute la ligne. Êtes-vous de cet avis ?
Non, ceux qui disent ça se trompent. Il est vrai que nous n’avons pas atteint les objectifs tracés et n’avons remporté aucun titre, mais nous avons gagné une équipe et des joueurs. Nous avons surtout gagné un groupe et ça c’est inestimable selon moi. Sur le plan sportif, nous avons réussi à atteindre la demi-finale de la Ligue des champions africaine au moment où personne ne s’y attendait. Aussi, nous avons été jusqu’en demi-finale de la Coupe d’Algérie et nous avons tout tenté en championnat jusqu’à la dernière minute. C’est vrai que l’Entente ne joue que pour les titres, mais tout n’est pas noir tout de même.
Et qu’est-ce qui a fait, selon vous, que l’ESS n’ait pu aller jusqu’au bout en gagnant au moins un titre ?
Il y a plusieurs raisons mais pour moi, la raison principale est le changement d’entraîneurs. Trois en une seule saison, c’est trop. Chaque entraîneur est arrivé avec sa philosophie, sa méthode de travail et sa manière de jouer. Ça perturbe l’équipe.
Parlez-nous de la période de chacun d’entre eux ?
Nous avons bien débuté la saison avec Rachid Taoussi et nous sommes parvenus jusqu’en demi-finale de la Ligue des champions. Mais l’élimination fut un choc pour tout le monde et il n’était pas évident de s’en remettre rapidement. Nous sommes entrés alors dans un long passage à vide et Taoussi a dû partir. On s’attendait alors à un entraîneur qui allait injecter du sang neuf dans l’équipe et qui allait remotiver les troupes, car l’équipe était dans le coma, mais la direction a fait le mauvais choix en faisant appel à un entraîneur qui est entré directement en conflit avec la direction en créant plusieurs autres problèmes.
C’est peut-être à cause de ce qui s’est passé entre vous et Zekri que vous parlez de lui de cette manière, non ?
Non, je n’avais pas de problème grave avec lui, c’était juste un malentendu selon lui. Il avait fait des déclarations à l’époque, c’était dans votre journal, où il avait indiqué qu’il n’avait plus besoin de moi et que j’étais écarté de l’effectif. J’étais blessé, et quand je suis revenu, je suis allé le voir et je lui ai demandé des explications. Il m’a répondu qu’il n’est pas médecin et qu’on lui avait dit que Bouguelmouna allait devoir observer un autre mois de convalescence. Il m’a dit qu’il ne pouvait pas m’attendre et je crois qu’il a fait ces déclarations parce qu’il a été induit en erreur. Quand je dis que Zekri était un mauvais choix, cela n’a rien à voir avec ce qui s’est passé entre lui et moi. Et là, je veux ajouter quelque chose.
Allez-y ?
À travers mon explication avec Zekri, j’ai découvert qu’il y avait des gens à l’intérieur du club qui ne voulaient plus de moi et qui ont transmis de fausses informations à Zekri. On avait tout fait pour salir mon image. On ne lui a pas dit par exemple que j’avais joué toute la phase aller en étant blessé. Bref, j’ai senti que tout le monde était contre moi.
N’avez-vous pas pensé à partir à ce moment-là ?
Si, je suis allé voir le président et je lui ai demandé ma lettre de libération. Je sentais que j’évoluais dans un milieu hostile, mais il a refusé de me libérer.
Et vous avez pu sortir la tête de l’eau…
C’était un défi pour moi, surtout pour les gens qui m’ont fait du mal derrière mon dos. Mon but était de faire revenir Zekri sur ses déclarations, il ne devait plus dire qu’il n’avait pas besoin de moi. J’ai travaillé très dur, j’a redoublé d’effort et j’ai pu revenir à mon meilleur niveau. J’avais marqué six buts en trois matchs.
Le but que vous avez marqué contre l’ASAM était-il le déclic pour vous ?
Oui, c’était un but important car j’ai marqué juste après avoir repris la compétition, je ne pouvais pas espérer mieux pour la confiance. Mais même si je n’avais pas marqué, j’allais le faire après, car j’étais très motivé et j’avais la rage après ce qui s’est passé pendant ma convalescence.
Et il y a par la suite l’ère Neghiz…
Neghiz a pris l’équipe dans des conditions très difficiles après ce qui s’est passé avec Zekri. On avait perdu pratiquement tous nos objectifs, et il ne restait que la Coupe d’Algérie. Il y a eu des hauts et des bats avec Neghiz, mais par rapport à la situation, je peux dire que c’est une phase positive.
Mais c’est sous sa coupe que l’équipe s’est fait éliminer en Coupe d’Algérie, non ?
En ce qui concerne l’élimination de la Coupe d’Algérie, ce n’est pas de sa faute. C’est la faute à quelqu’un qui était parmi nous et qui avait un sale esprit. Ça peut-être un joueur, un dirigeant ou un membre du staff technique. Quelqu’un qui avait fait du mal dans sa vie au point où le bon Dieu a voulu nous punir à cause de lui. C’est comme ça que j’explique notre élimination en coupe face à la JSMB, car il n’est pas normal de faire deux grands matchs, de les dominer tous les deux et de perdre par la suite. On frappait, mais le ballon est dévié à la dernière seconde de sa trajectoire, c’était inexplicable.
C’est votre plus mauvais souvenir ?
Oui, sans aucun doute, d’autant que j’avais raté un penalty au match aller.
Comment voyez-vous la saison prochaine ?
Il faut des changements.
Expliquez-vous ?
Les changements ne doivent pas s’effectuer au niveau de l’effectif uniquement, d’autres secteurs doivent être nettoyés. Comment expliquez-vous par exemple que des joueurs comme Bedrane, Djabou, Radouani, Ferhani, Zeghba, moi-même et d’autres jouaient toute la saison en étant blessés ?
Et que pensez-vous de ce qui se passe en ce moment à l’Entente ?
Je suis ce qui se passe à l’ESS et je crois que les supporters ont le droit de demander le départ de Hammar et on espère que la situation s’améliorera à l’Entente, surtout de l’intérieur. Je ne peux pas donner mon avis sur Hammar, je ne le connais pas comme les supporters de l’Entente. Moi, j’ai eu à travailler avec lui pendant une saison uniquement alors que les supporters le connaissent depuis qu’ils ont ouvert les yeux.
Il répond à Sidhoum Neghiz «Je n’ai écarté aucun joueur qui méritait d’être aligné»
Suite aux déclarations faites hier par Lyès Sidhoum qui s’est dit victime d’une marginalisation de Nabil Neghiz, ce dernier a tenu à réagir et à répondre à son joueur en défiant n’importe quel autre élément de dire qu’il n’a pas eu sa chance. «Je n’aime pas répondre aux joueurs par presse interposée et je n’ai pas l’habitude de faire ça, car je sais comment les choses vont se développer après. Tout ce que j’ai à dire, c’est que je n’ai lésé aucun joueur qui méritait d’être aligné dans un match. Aussi, durant la période où j’ai entraînée l’ESS, qui a été très courte faut-il le souligner, tout le monde a eu sa chance. Je ne dis pas ça comme ça, vous pouvez tout vérifier », a-t-il déclaré.
«Je suis le seul driver à avoir donné la chance à tout le monde»
«Quand je dis que je n’ai exclu aucun joueur je sais très bien ce que je dis. Je suis le seul entraîneur à avoir donné la chance à tout le monde et à avoir fait participer tous les joueurs de l’effectif. Je défie quiconque dira qu’il n’a pas eu plus chances avec moi, mais je sais qu’on ne peut pas satisfaire tout le monde.»
«On ne peut pas plaire à tout le monde, c’est sûr»
Le coach sétifien a expliqué toutefois qu’il devait faire des choix pour définir le groupe sur lequel il allait compter régulièrement. «Dans n’importe quelle équipe, vous allez trouver des joueurs qui sont régulièrement alignés et qui constituent l’équipe type. Ils sont choisis selon des critères et des profils bien définis pour répondre au plan de jeu de l’entraîneur et à ses choix tactiques. Il y a autre chose aussi, la stabilité de l’effectif qui est très importante. On ne peut pas changer l’équipe chaque jour juste pour plaire à tout le monde, ce n’est pas possible», a-t-il expliqué.
«Je ne suis pas fou de laisser sur le banc un joueur qui peut solutionner les problèmes sur le terrain»
Neghiz poursuit : «Est-il normal que je me prive des services d’un joueur qui pouvait m’apporter le plus que je voulais et les solutions que je cherchais ? Y a-t-il un entraîneur qui laisse sur le banc un joueur qui peut solutionner ses problèmes en préférant perdre des matchs que de le faire jouer ? S’il existe vraiment, il ne s’appelle certainement pas Neghiz, je ne suis pas fou pour le faire. J’estime que j’ai fait participer tous les joueurs dont l’équipe avait besoin et avoir donné la chance à tout le monde, y compris les jeunes. De ce côté, j’ai la conscience tranquille.»
Hammar reçu aujourd’hui par le DJS
Comme indiqué hier, le président de l’ESS Hassan Hammar s’est rendu aujourd’hui au bureau du DJS de Sétif qui a demandé à le voir sur instruction du wali, surtout après le sit-in organisé par les supporters devant le siège de la wilaya. Nous n’avons pas pour le moment tous les détails de cette entrevue, mais nous avons pu apprendre que Hammar, comme à son habitude, a essayé de dédramatiser la situation en faisant croire à son interlocuteur qu’il maîtrise tout. Il lui aurait dit d’ailleurs qu’il va régler aujourd’hui le cas de l’ex-joueur de l’Entente Amada. Il lui a également fait savoir que l’argent de KIA va rentrer incessamment dans les caisses et qu’il va lui permettre de régler d’autres problèmes sur le plan financier. On y reviendra.
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