ESS : Les anciens tirent la sonnette d’alarme

Au moment où l’Entente de Sétif reprend le chemin de l’entraînement, l’avenir du club est de plus en plus incertain et l’inquiétude des supporters augmente de jour en jour. Nous avons l’impression, en effet, depuis l’élimination en demi-finale de la coupe d’Algérie, que l’équipe est délaissée, livrée à elle-même, sans maître à bord. La direction du club, qui avait annoncé son départ à la fin de la saison, le lendemain de cette élimination, semble l’avoir déjà fait. Plus personne parmi les dirigeants à l’entraînement et aucun d’entre eux n’a eu le courage de venir réconforter le groupe ou rassurer les joueurs. Le président Hassan Hammar n’a plus donné signe de vie, et en son absence, aucun autre responsable n’a pris l’initiative de venir à l’entraînement, ne serait-ce que pour faire semblant de veiller à la bonne marche de l’équipe jusqu’à la fin de l’exercice en cours. Le navire sétifien est sans commandant de bord et tous les dirigeants ont fui leurs responsabilités. Cet état de fait a interpellé bon nombre de supporters, mais aussi d’anciennes figures emblématiques du club phare de Aïn El Fouara, qui sont montés au créneau pour tirer la sonnette d’alarme. Des anciens joueurs, qui ont tenu à rompre le silence, estiment que l’Entente est en danger et qu’elle a besoin de ses enfants pour la sauver et redorer son blason.
Abdelhamid Salhi : « J’avais juré de ne plus parler de l’Entente, mais je crois que l’heure est grave »
Parmi les figures qui ont écrit en lettres d’or l’histoire de l’Entente, il y a Abdelhamid Salhi qui a été touché dans son amour-propre lorsqu’il était sur son lit d’hôpital sans qu’on lui prête attention. « J’ai été opéré et personne de la direction actuelle n’est venue me rendre visite, ça m’a fait de la peine, moi qui ai donné tout ce que j’avais de cher pour l’Entente et pour le football national. Mais bon, ça ce n’est pas vraiment important. Ce qui est important c’est l’Entente. J’avais juré de ne plus en parler, mais je crois que l’heure est grave et que je n’ai pas le droit de me taire plus que ça », nous dira l’enfant terrible de Aïn El Fouara des années 1960 et 1970.
Abdallah Matem : « Il faut du sang neuf pour remettre l’équipe sur pied »
En plus de Abdelhamid Salhi, une autre figure du football sétifien a tenu à réagir, c’est l’ex-président de l’ESS, Abdallah Matem, qui estime à son tour que le club a besoin de nouveaux visages pour le remettre sur les rails. « La saison a été catastrophique et il va falloir injecter du sang neuf dans l’équipe dirigeante pour que le club puisse se relever. J’ai déjà eu l’occasion de parler de la gestion de l’Entente, mais aujourd’hui, je crois qu’il y a urgence. Il y a des gens à Sétif, parmi les amoureux de ce club, qui est notre club à tous, qui sont en mesure de le remettre sur pied. Il faut que ses enfants et les fidèles supporters se rassemblent pour remettre l’équipe à la place qui lui sied », nous a-t-il déclaré.
Cheniti : « Je ne suis pas contre Hammar, mais il est temps de passer le témoin »
L’ancien gardien et entraineur de l’ESS, Bouzid Cheniti, a donné lui aussi son avis sur la situation actuelle non sans souligner la marginalisation des anciens joueurs qui ont été tenus à l’écart. « Je ne suis pas contre Hassan Hammar et je ne veux pas faire de l’opposition, ce n’est pas mon truc. Mais je dois dire que les anciens joueurs sont marginalisés et ne sont pas associés à la vie du club, du moins pour entendre leur avis. Aujourd’hui, je pense qu’il est temps de passer le témoin à d’autres personnes pouvant apporter un plus et faire repartir la machine. Hammar et son équipe ont rapporté des titres à l’Entente, personne ne peut le nier, mais il faut savoir que sans les anciens qui ont écrit l’histoire de ce prestigieux club et qui l’ont mis sur orbite, on ne pouvait pas gagner autant de titres. La vie est ainsi faite, quand on ne peut plus, on doit laisser la place aux autres, c’est tout », note l’ancien gardien de l’ESS.

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