Alors qu’on pensait que le Mouloudia vivait dans la sérénité pour préparer la reprise du championnat et ce derby qui se profile à l’horizon face à l’USM Bel-Abbès voilà que le directeur général du club, Chérif El Ouazzani menace sèchement de démissionner et laisser l’équipe livrée à elle-même. La raison ? Ce n’est pas à cause du manque flagrant des moyens financiers ou le blocage administratif que vit le club depuis son accession à la tête de la direction mais du comportement d’une poignée de supporters qui ne cessent de lui mettre la pression.
Quelques supporters veulent le pousser à partir
En effet, un groupe de supporters bien connu dans l’entourage du club a fait avant-hier en début de soirée un saut au siège du club demandant aux dirigeants notamment les présents à l’admministration de faire un forfait général en signe de contestation contre la non venue d’une société pour prendre en charge. Faute de quoi, ces supporters reprochent aux dirigeants actuels de s’accrocher à leurs postes. Une remarque jugée déplacée par les responsables du club surtout que ce refrain était déjà entendu par Chérif El Ouazzani. Touchés dans leur amour- propre, les dirigeants du club, à leur tête le directeur général, ont décidé de jeter l’éponge.
Ils n’iront pas à Bel-Abbès ?
Selon nos informations, ce n’est pas l’équipe qui va déclarer forfait pour ce déplacement de Bel-Abbès. C’est seulement les dirigeants qui vont devoir rester à Oran pour contester l’attitude de ces supporters qui viennent à chaque fois les menacer que ce soit au siège du club ou même à l’entraînement. L’incident d’avant-hier a été la goutte qui a fait déborder le vase et pousser Chérif El Ouazzani et ses collaborateurs à penser à partir.
«on n’a pas besoin de l’argent des cabarets»
C’est un Cherif El Ouazzani en colère qui s’est présenté hier en conférence pour évoquer la situation du club. Déçu parce qu’il considère comme une ingratitude de la part de certaines personnes envers lui, l’ancien capitaine de l’EN en avait plein le cœur au moment d’animer ce point de presse à la salle de l’hôtel d’El Mouahidine.
«Beaucoup de paramètres ont fait qu'on a perdu des points à l’aller»
Tout d’abord, le directeur général du Mouloudia d’Oran est revenu sur le parcours de l’équipe lors de la première moitié de saison. Pour Cherif El Ouazzani, le MCO aurait pu faire mieux si ce n’était certains paramètres qui ont fait que l’équipe a perdu pas mal de points à l’aller. «Il faut savoir qu’on aurait pu faire mieux lors de la phase aller du championnat. Malheureusement, le problème financier nous a beaucoup pénalisés. Aussi, il ne faut pas oublier que nous avions commencé notre mission dans des conditions très compliquées. Les coulisses ont également fait mal à notre équipe. Sans tous ces aléas, je peux vous assurer que nous aurions facilement pu terminer la phase aller du championnat parmi les trois premiers.»
«Que dois-je faire ? Prendre de l’alcool et veiller dans les cabarets pour être apprécié par ces personnes»
Très en colère, Cherif El Ouazzani s’est dit déçu par l’acharnement de certains contre sa personne. «Je connais bien ces supporters qui sont en train de demander mon départ ; ils sont poussés par les gens des cabarets. Moi, je le dis et je le répète, au Mouloudia d’Oran, on n’a pas besoin de l’argent des cabarets. Un actionnaire était à la tête du club. Je me demande ce qu’il a fait durant son passage au Mouloudia… Maintenant, je ne comprends pas tout cet acharnement contre ma personne. Que veulent ces personnes ? Peut-être que je dois prendre de l’alcool ou veiller dans les cabarets pour être apprécié par ces personnes.»
«Qu’ont-ils fait Badou Zaki et Cavalli pour le Mouloudia ?»
«Le Mouloudia a connu des expériences avec des entraîneurs étrangers qui sont passés au club et qui touchaient des sommes faramineuses. Mais la question que je me pose moi est de savoir ce que ces entraîneurs ont fait pour le club ! La réponse : rien. Comparé à ce que touchaient Badou Zaki et Cavalli, je suis en mesure de vous dire que l’actuel staff technique du Mouloudia ne gagne que des miettes. Pour ce qui est de ma personne, je répète une nouvelle fois, je n’ai pas touché le moindre sou depuis sept mois.»
«Ça fait mal au cœur de voir celui qui prétend être l’actionnaire majoritaire aller motiver une équipe pour nous battre»
Le directeur général du Mouloudia d’Oran, Cherif El Ouazzani, a ajouté : «Des actionnaires sont contre nous. On forme, même, une opposition contre moi. Quand je vois une personne qui prétend être l’actionnaire majoritaire du Mouloudia aller motiver une équipe pour nous battre, cela me fait vraiment mal au cœur. Cet actionnaire m’accuse d’avoir touché quatre mois de salaire de 300 millions de centimes le mois. Personnellement, je l’invite à venir voir de près notre bilan pour vérifier de près que je n’ai touché aucun sou.»
«Certains anciens joueurs ne veulent pas du bien à l'équipe»
Aussi, le directeur général du Mouloudia d’Oran, Cherif El Ouazzani, a tiré sur certains anciens joueurs qu’il accuse de ne pas vouloir du bien pour le club. «Certains anciens joueurs ne veulent pas du bien à l'équipe. Certains qui prétendent être mes amis sont en train de manipuler les supporters contre moi. Et dire que nous avons ouvert les portes à tout le monde. Le Mouloudia appartient à tous les Oranais et à tous les anciens joueurs. Malheureusement, on ne veut pas imiter certains clubs à l’instar de l’Entente de Sétif, l’USM Bel Abbes et l’USM Alger, qui ont mal débuté le championnat, avant de se ressaisir et de grimper au classement grâce à l’aide des amoureux de ces clubs.»
«Je reçois des menaces et des lettres anonymes chaque jour»
Cherif El Ouazzani a aussi révélé recevoir chaque jour des menaces et des lettres anonymes : «Je reçois des menaces et des lettres anonymes chaque jour. Il faut savoir qu’on est en train de me menacer, moi et ma famille. C’est vraiment intolérable des choses pareilles»
«Je songe réellement à démissionner»
Cherif El Ouazzani a indiqué qu’il songe réellement à démissionner : «Je songe réellement à démissionner. Je vais d’ailleurs saisir les autorités locales pour les informer de la situation au club. J’ai pris l’engagement de faire entrer le groupe en stage à l’hôtel «El Mouahidine». Je vais préparer l’équipe pour le match de l’USMBA et j’espère que les joueurs reviendront de Bel Abbes avec un bon résultat.»
«Chérifi m'a imposé ce poste de DG»
Cherif El Ouazzani a tenu à rappeler que c’est l’ancien wali d’Oran, Mouloud Chérifi, qui l’a imposé au poste de directeur général du club :
«Il faut savoir que c’est l’ancien wali d’Oran, Chérifi, qui m’a imposé au poste de directeur général du Mouloudia d’Oran. Je tiens donc à rappeler que ce n’est pas Cherif El Ouazzani qui a demandé ce poste. Personnellement, je peux travailler là où je veux et avec le salaire que je veux, et ce ne sont pas les exemples qui manquent. Malheureusement, les gens ont la mémoire courte. Comme je viens de vous le dire, c’est l’ancien wali d’Oran, Chérifi, qui m’avait confié cette tâche et je ne pouvais pas tourner le dos au Mouloudia dans des moments difficiles.»
«On souhaite que les autorités locales aident le club»
Le directeur général du Mouloudia d’Oran a lancé un appel aux autorités locales pour aider le club : «Je ne vous apprends rien en vous disant que le Mouloudia est confronté à une grande crise financière. On souhaite que les autorités locales aident le club. Nous allons avoir besoin de l’aide de tout le monde pour réussir une bonne seconde partie de saison. On espère que notre appel recevra un échos favorable auprès des autorités locales, car ils doivent se pencher sur notre situation qui ne prête guère à l’optimisme»
«Je n’ai pas touché de salaire depuis sept mois»
Cherif El Ouazzani a tenu également à rappeler qu’il n’a pas touché de salaire depuis sept mois, soit depuis son retour au club à l’été dernier : «Je ne comprends pas pourquoi on m’accuse de vouloir m’accrocher à ce poste de directeur général, alors que je n’ai pas touché de salaire depuis sept mois. Les gens oublient aussi que j’ai la double casquette d'entraîneur et DG. Si je fais autant de sacrifices, c’est par amour au club. Malheureusement, c’est de l’ingratitude que je reçois en contrepartie de tous mes sacrifices. J’espère qu’on cessera tout cet acharnement. Au contraire, on mérite d’être soutenus et encouragés pour permettre à l’équipe de se concentrer pleinement sur son travail sur le terrain»
«Je ne donne pas de l'argent»
Le directeur général du Mouloudia d’Oran a ajouté : «Peut-être qu’on ne m’aime pas car je ne donne pas de l’argent à n’importe qui comme le faisaient certains anciens présidents du club. Personnellement, je ne peux pas donner l’argent du MCO aux supporters. Je ne donne pas l’argent aux supporters car je n’ai pas besoin de publicité. Je n’ai pas besoin qu’on scande mon nom dans les tribunes. Il faut savoir qu’on scande mon nom depuis 30 ans. Je suis un enfant du Mouloudia et je suis le joueur le plus titré du Mouloudia.»
«Je suis un “Kacimiste”»
Cherif el Ouazzani se qualifié comme étant un Kacimiste, en référence à l’ancien président du club, feu Kacem Elimam : «Ma gestion est claire. Même si j’avais des idées un peu différentes de feu Kacem Elimam, je puise beaucoup de sa gestion. Je suis fier de dire que je suis Kacimiste.»
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