Auteur :
Islam Tazibt
lundi 23 décembre 2019 14:29
Joint par nos soins, le directeur général du Chabab de Belouizdad est revenu sur la décision d’Abdelkader Amrani de quitter la barre technique du club de Laâquiba suite au nul concédé à domicile face au MCO lors de la quinzième journée de la Ligue 1. « Amrani a déclaré qu’il était prêt à partir s’il était réellement le problème. Je tiens à vous assurer qu’on a confiance en Amrani et qu’on ne laissera pas partir. Le nul concédé dernièrement et même la défaite à l’extérieure sont des choses qui arrivent dans le football », a-t-il déclaré.
«Amrani est très sensible et ce qui a été dit sur les gradins l’a beaucoup affecté»
Pour ce qui est de la décision d’Amrani de quitter le club et sa déclaration à l’issue du dernier Clasico, Allik a estimé : « Tout le monde connait la nature d’Amrani. C’est une personne très sensible à ce qui l’entoure. Donc, forcément, toutes les insultes qu’il a dû entendre après le match l’ont beaucoup affecté. Mais bon, je tiens à préciser que ce genre de réaction ne représente pas les supporters du Chabab mais une partie seulement. »
«Ce qu’il a réalisé depuis qu’il est venu est exceptionnel»
Toujours concernant Amrani, Said Allik a tenu à rappeler le travail monstre effectué par Amrani depuis qu’il est à la tête de la barre technique, et surtout les résultats obtenus en si peu de temps. « Il ne faut pas minimiser dans le travail qu’il a fait depuis qu’il est là. Il a permis au CRB de se sauver d’une relégation qui semblait pourtant certaine. Mieux, en moins de six mois, il a aussi permis au club de remporter un titre. Et là, son équipe occupe la première place du classement. Franchement, il faut dire qu’il est en train de réaliser un travail exceptionnel », a-t-il défendu.
«Les joueurs doivent obligatoirement suivre ses instructions sur le terrain»
Par ailleurs, le responsable belouizdadi a aussi rebondi sur la déclaration de son coach qui a estimé que ses joueurs n’appliquaient pas ses consignes sur le terrain. Dans ce sens, il a déclaré : « Pour ce qui est des choses techniques et du fait que les joueurs n’appliquent pas ses consignes, je ne peux rien vous dire car cela relève du volet technique. C’est lui qui a relevé ce constat et c’est aussi à lui de trouver des solutions. La direction est là pour lui fournir tout ce qu’il faut et l’aider à accomplir au mieux sa mission. »
«Je comprends la déception des supporters car ils voulaient fêter le titre de champion d’hiver»
Il a aussi été question de la déception des supporters et de leur réaction après ce nul et cette nouvelle prestation moyenne du Chabab de Belouizdad. « Je comprends la déception des supporters. Ils voulaient voir leur équipe gagner et ainsi fêter le titre de champion d’hiver. Mais bon, les joueurs voulaient aussi gagner, tout comme les membres du staff technique. Cela dit, il ne faut pas laisser ce genre de comportement nuire à ce que nous avons construit depuis des mois », a-t-il estimé.
«Il y a des personnes qui veulent détruire le Chabab»
Allik ne s’est pas arrêté là, mais il a pointé du doigt une partie des proches du Chabab de Belouizdad qui font leur possible pour nuire au club. Dans ce sens, il a déclaré : « Je vous le dis clairement, il y a des personnes dans le club qui font circuler des rumeurs et qui utilisent une poignée de supporters pour détruire ce qui a été construit depuis des mois. Apparemment, ce sont des supporters du CRB mais qui ne veulent pas voir leur équipe remporter des titres et jouer les premiers rôles du championnat. »
«Faire des erreurs de casting peut arriver mais on ne recrutera pas suivant une vidéo»
Par ailleurs, il a aussi été question du mercato et du renforcement de l’effectif en vue de la seconde moitié de la saison. Dans un premier temps, Allik a évoqué le processus par lequel des joueurs seront recrutés : « Il est clair que quand on recrute des joueurs, il y a toujours un pourcentage d’erreurs. Cela ne remet pas en cause cependant le travail minutieux qui a été effectué. D’ailleurs, nous allons tout faire pour éviter de faire des erreurs de casting. Aucun joueur ne sera recruté suivant son CV et une vidéo. »
«On veut renfoncer l’effectif mais on ne jettera pas l’argent par la fenêtre»
Said Allik a aussi répondu à ceux qui pointent du doigt la politique de la direction actuelle en dépit des importantes sommes d’argent mises à leur disposition. « Je sais qu’on a les moyens pour acheter des excellents joueurs en mettant le paquet. Des joueurs qui pourraient quitter le club au bout de deux ans de contrat. Mais bon, notre principal objectif est de construire une équipe solide qui pourra aller chercher de très bons résultats sur la durée », a-t-il expliqué.
«On veut deux attaquants pour ce mercato mais…»
Pour ce qui est des postes à renforcer, Allik nous a confié : « Durant ce mercato, l’objectif sera de recruter deux attaquants d’excellente qualité. Seulement, le marché local n’offre plus cette possibilité depuis longtemps. Le championnat local ne produit plus d’excellents attaquants comme autrefois. On est donc dans l’obligation de nous tourner vers la piste étrangère. On verra ce qui peut se passer dans les prochains jours. Actuellement, on travaille sérieusement pour dénicher les meilleurs joueurs. »
«Je laisse à l’administration et aux supporters de faire un premier bilan de cette moitié de saison»
Pour conclure, Allik a laissé le soin aux supporters et à la direction de MADAR de faire le bilan de cette première moitié de saison. « Sincèrement, ce n’est pas à moi de faire un bilan. Je laisse le soin aux supporters et surtout à la direction de faire un premier constat de ce qui a été fait et accompli depuis le début de la saison. Les médias peuvent aussi le faire en toute objectivité. Quant à moi, je préfère travailler et me donner à fond pour permettre au Chabab de réaliser une saison exceptionnelle, à la hauteur des exigences du public », a-t-il conclu.
Entre gloire et déboires
Au football, «le beau jeu» est une expression communément étendue. Pourtant, elle mérite une définition claire en séparant les termes. D’abord le «jeu» en lui-même doit être considéré comme dans sa plus simple déclinaison. «Jouer» signifie plaisanter, s’amuser, se distraire. À partir de là chaque public établit ses propres exigences et celui du Chabab de Belouizdad a les siennes. «On veut une équipe qui a de l’allure, qui pratique un beau jeu, comme au bon vieux temps. Ce n’est pas normal que le CRB qui occupait la dernière place joue mieux que maintenant», nous a confié un supporter, samedi dernier au sortir du 20-Août. À ces interrogations constructives s’ajoute une réponse limpide. «Je pense que c’est tout à fait normal qu’on ne joue pas très bien. Cette saison, on a la pression du titre et toutes les équipes veulent nous faire tomber, explique un autre supporter. Les autres clubs sont doublement motivés quand ils jouent contre nous. On ne peut pas s’amuser à proposer du jeu sans qu’il y ait résultat derrière. L’objectif est de gagner. Le jeu, ça viendra avec le temps.» Au-delà des avis divergents, c’est la réaction d’ensemble du 20-Août qui laisse perplexe, qui pousse à réfléchir. Doit-on être toujours à l’écoute de son public même quand ce dernier exige le départ d’un entraîneur qui a fortement contribué à la réussite du club ?
Plaidoyer pour Amrani
Si tous les points de vue sont a priori respectables dans un espace de liberté comme le football, qu’il nous soit cependant permis de déplorer qu’un tel entraîneur puisse être la cible de critiques et de reproches aussi virulentes. Il nous semble qu’à ce jeu risqué, celui de la critique, d’autres «clients» seraient peut-être plus méritants. Oh que oui ! Si on critique l’entraîneur dont l’équipe occupe la première place, qu’en sera-t-il des autres entraineurs ? Que fera-t-on de celui qui est à la tête de la dernière équipe du classement ? On le guillotinera peut-être ? Pour ce qui est de la critique, elle n’est recevable, selon nous, que lorsque l’équipe enchaîne les piètres prestations et les défaites. Mais là, ce n’est pas le cas. Depuis qu’il est à la tête du CRB, et en plus de remporter la Coupe d’Algérie, ce qui est déjà un exploit puisqu’au bout de la première partie de saison le CRB était donné comme relégué, Abdelkader Amrani a décroché 57 points (15 victoires, 12 matchs nuls pour 2 défaites seulement). Il a été meilleur que n’importe quel autre entraîneur en Algérie. Avec lui, le CRB aura été la meilleure équipe de l’année civile 2019. Que veut-on de plus ?
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