Auteur :
K. L.
samedi 27 avril 2019 16:05
Il faut le dire, l’Entente de Sétif avait compromis une grande partie de ses chances pour la qualification en finale au match aller en s’inclinant par deux buts à un, et le match retour d’avant-hier ne devait profiter qu’à l’équipe hôte qui n’avait qu’à gérer son avance, soutenue de surcroit par un public des grands jours. Mais l’exploit a failli avoir lieu après le but inscrit par Aiboud. L’Entente avait refait une bonne partie de son retard et il ne lui restait qu’un petit but pour prendre l’avantage, ou du moins, relancer complètement les débats. C’était le meilleur scénario qu’on pouvait espérer, et il fallait en profiter et pousser encore pour faire le break, d’autant que les Béjaouis avaient du mal à entrer dans le match. Malheureusement, la suite n’a pas répondu aux attentes et l’exploit n’a pas eu lieu. Après une première mi-temps difficile, la JSMB a su réagir au retour des vestiaires avec des joueurs plus incisifs et plus déterminés à défendre leur acquis. Elle a pu redresser la barre et prendre le dessus, surtout sur le plan de l’engagement physique. Au final, les Béjaouis n’ont pu égaliser, mais ils ont décroché leur billet pour la finale grâce au résultat du match aller, et l’Entente a fini par l’emporter, mais c’était insuffisant, il fallait faire plus. C’était la dernière chance de l’équipe de pouvoir sauver les meubles. Au lendemain de cette élimination, les dégâts sont lourds. Engagée sur quatre fronts au début de l’exercice en cours, l’ES Sétif espérait remporter au moins un titre. Aujourd’hui, le constat est alarmant. Pas de Coupe d’Afrique, pas de Coupe Arabe, pas de championnat et pas de Coupe d’Algérie. Pis, même pas une place sur le podium en championnat, ce qui signifie que les Sétifiens ne participeront à aucune compétition internationale la saison prochaine. On ne pouvait pas tomber si bas.
On ne fait jamais de la coupe un objectif
Quelles en sont les raisons ? Sur le plan technique, et en ce qui concerne le match d’avant-hier, on peut dire ce qu’on veut. Certains peuvent remettre en cause les choix tactiques du coach, des changements tardifs ou inopportuns, l’efficacité et le métier des attaquants, mais cela n’expliquera pas tout. On peut aussi remettre en cause le manque d’engagement des joueurs sur le terrain ou leur manque de volonté, mais ça n’expliquera pas tout non plus. Il s’agit en fait, d’un match de Coupe d’Algérie où le favori, quel que soit son rang, n’est jamais sûr de l’emporter. La meilleure preuve est que la finale va opposer une équipe de Ligue 2Mobilis et une équipe qui, il n’y a pas longtemps était condamnée à la relégation et qui ne s’est pas encore tirée d’affaire. Qui aurait parié sur ces deux équipes en début de compétition ? C’est cela que les dirigeants de l’Entente n’arrivent pas à comprendre. Ils refont chaque saison la même erreur, mais ils ne retiennent pas les leçons. On ne fait jamais de la Coupe d’Algérie un objectif et on ne mise jamais sur cette compétition au détriment du championnat. C’est ce qu’on avait fait la saison passée, et celle d’avant, avec les résultats que l’on connait. C’est sur le match de l’USMA qu’il fallait tout miser, c’était cela la priorité.
La responsabilité de la direction est engagée
Et donc, il ne faut pas trop s’attarder à fouiner dans les aspects techniques ou tactiques, ça ne répondra pas aux questions. L’erreur commise par la direction de l’Entente est d’avoir très mal géré les différentes situations d’ordre organisationnel, financier, administratif et technique depuis le début de la saison. Par moment, on avait même l’impression d’avoir affaire à des amateurs, et l’histoire des visas pour la Croatie, les passeports disparus, le plan de vol incroyable vers Zagreb, le nombre de joueurs qualifiés à la Ligue des Champions Africaine, la mauvaise gestion des différentes compétition et le fait d’avoir donné plus d’importance aux compétitions internationales qu’au championnat national en sont des exemples parmi tant d’autres, sans oublier le limogeage de Taoussi qui fut une grossière erreur. En ce qui concerne la double confrontation avec la JSMB et le match de la 26e journée du championnat contre l’USMA, la responsabilité de la direction est fortement engagée. La direction de Hammar a fait preuve d’une grande maladresse en payant les arriérés d’un groupe de joueurs seulement à la veille du match aller, ce qui a mis en colère les autres joueurs qui sont allés jusqu’à boycotter l’entrainement à la veille de la réception de l’USMA. Résultat : Des joueurs déconcentrés, des entrainements perturbés et une ambiance malsaine. Conséquences : match perdu contre la JSMB, un nul contre l’USMA qui compromet toutes les chances pour une place sur le podium et une élimination au match retour à Béjaïa. La logique a été respectée.
Le président et les dirigeants annoncent une démission collective à la fin de la saison
Les choses se sont accélérées dans la maison sétifienne ces dernières 24 heures, et suite au cuisant échec en demi-finale de la Coupe d’Algérie, la direction de l’Entente, avec Hassan Hammar à sa tête, a décidé de se retirer à la fin de la saison en annonçant une démission collective de tous les membres. Cette annonce est une suite logique à une gestion catastrophique de la saison en cours qui a été un échec sur toute la ligne, d’autant que les supporters ne cessent depuis quelques temps de réclamer le départ de tous les dirigeants. Et nous avons appris que le président Hammar a demandé au secrétaire du club et au trésorier de tout préparer pour passer le témoin à la prochaine équipe dirigeante. Mais cela ne se fera pas de sitôt. La direction actuelle continuera à gérer les affaires courantes et les prochaines journées du championnat jusqu’au 26 mai, date de la dernière journée de Ligue 1. Juste après, une assemblée générale extraordinaire sera tenue pour annoncer la démission collective de tous les membres, y compris Hassan Hammar.
Snoussaoui : « Nous présenterons notre démission à l’AGEX à la fin du championnat »
C’est le vice-président de l’Entente Hassan Snoussaoui qui a annoncé hier le départ de toute la direction actuelle, non sans lancer un pic en direction de ceux qu’il accuse être derrière la manipulation des supporters. « Le président Hassan Hammar ainsi que tous les membres de la direction ont décidé de se retirer et de déposer leurs démissions. Nous allons préparer tout ce qu’il faut en vue de l’organisation d’une assemblée générale à la fin de la saison lors de laquelle nous allons remettre notre démission », a-t-il annoncé.
« La voie est libre devant ceux qui n’ont pas cessé de manipuler les supporters »
Il a ajoute : « La voie sera ainsi libre devant ceux qui n’ont pas cessé de manipuler les supporters et de les monter contre les dirigeants, ceux qui n’ont pas cessé de s’immiscer dans le travail de la direction. Je ne vise pas nos fidèles supporters qui ont toujours soutenu leur équipe, que ce soit à domicile ou à l’extérieur, nous les remercions et nous leur sommes reconnaissants. Et je tiens aussi à remercier les supporters qui se sont déplacés à Béjaïa et nous sommes désolés de ce qui leur est arrivé. »
Hammar «Nous avons échoué et nous devons partir »
Contacté par nos soins, le président Hassan Hammar, même abattu, a accepté de nous confirmer son départ. « Nous avons échoué, nous le reconnaissons, nous n’avons gagné aucun titre en deux saisons. A partir de là, il faut partir et laisser la place aux autres », nous a-t-il confié.
« Je jure que je ne reviendrai pas sur ma décision et nous allons laisser la place à ceux qui prétendent qu’ils sont meilleurs que nous »
Nous avons essayé de savoir si sa décision est irrévocable ou non et le président de l’Entente a été catégorique : « Je jure que je ne reviendrai pas sur ma décision même si mon père sort de sa tombe. Je ne vais pas refaire l’erreur de 2016 lorsque j’ai accepté de poursuivre ma mission à la tête du club, je le regrette jusqu’à aujourd’hui. Nous allons laisser la voie libre à ceux qui prétendent qu’ils sont meilleurs que nous dans la gestion. »
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