Auteur :
K. L.
jeudi 18 avril 2019 13:50
Dans d’autres circonstances, si on était dans l’ancienne version de la Coupe d’Algérie, l’Entente ne serait jamais parvenue en demi-finale de cette compétition, elle aurait été éliminée en quart de finale à l’issue de la défaite concédée à Annaba face à l’USMAn par deux buts à zéro. « Nous avons eu de la chance ; avec l’ancienne formule, c’est Annaba qui serait aujourd’hui à notre place », disait Amir Karaoui la veille du match face à la JSMB, comme pour dire que l’Entente ne doit pas rater cette belle occasion, celle de se retrouver en demi-finale après avoir frôlé l’élimination lors du précédent tour. Mais apparemment, on n’a pas retenu les leçons et l’ESS s’est retrouvée encore une fois dans la même situation qu’après le match aller des quarts de finale. Pis, c’est un match à domicile qu’elle vient de perdre et c’est ce qui l’a mise dans une situation plus compliquée qu’au précédent tour. Après avoir été défaits à Annaba en match aller lors des quarts de finale, les Sétifiens ont eu une seconde chance de pouvoir se rattraper à domicile en match retour et ils l’ont fait. Mais ils se sont mis une nouvelle fois en danger avant-hier en recevant la JSMB sur leur terrain et cela pourrait leur coûter très cher. S’ils ont pu renverser la vapeur au précédent tour, ce ne sera pas aussi évident la semaine prochaine à Béjaïa, même si cela reste possible. On ne peut pas dire que rien ne s’est joué avant-hier, car la JSMB a mis un pied en finale, mais il va falloir y mettre le deuxième et cela n’est pas très sûr. On verra ce que Dame Coupe décidera.
Les Sétifiens n’ont pas su gérer la pression du match…
Pour revenir à ce match aller entre les deux équipes, il est important de noter que sur le plan psychologique, les Béjaouis étaient nettement dans un meilleur état. Paradoxalement, ce sont eux qui ont su le mieux gérer la situation à ce niveau en restant concentrés et sereins durant toute la partie, même après avoir encaissé les premiers. La preuve, ils ont tout de suite réagi, et de la meilleure façon qui soit, en égalisant d’abord puis en prenant l’avantage par la suite. Cela a été d’ailleurs souligné par leur entraîneur en fin de match. « J’ai été surtout satisfait de la réaction de mes joueurs après le but qu’ils ont encaissé », notait-il. Pourtant, le potentiel expérience était de l’autre côté, chez les Sétifiens qui ont l’habitude des grands rendez-vous et des matchs à enjeux. Mais on n’a pas vu cela. On a vu des joueurs sous pression et impatients de marquer, comme si le match allait durer une trentaine de minutes, voire moins. On a confondu entre rapidité et précipitation et c’est surtout cela qui explique les nombreuses occasions ratées durant le match. Et à mesure que les minutes s’écoulaient, la pression devenait de plus en plus pesante. On n’arrivait plus à se concentrer et on n’était plus lucides.
… et ont failli tactiquement
Et comme nous l’avons souligné hier dans ces mêmes colonnes, l’Entente n’a pas su trouver des solutions au dispositif défensif mis en place par son adversaire. On devait s’attendre à ce que la JSMB opte pour une stratégie défensive, c’est tout à fait normal, et il fallait envisager plusieurs plans d’attaque pour faire sauter le verrou béjaoui. Malheureusement, les Sétifiens ont joué de la même manière que lors du coup d’envoi au coup de sifflet final. On s’est entêtés à passer toujours par l’axe alors que les issues étaient totalement bloquées à ce niveau. Et là, il faut noter aussi que Bououkaz avait donné des instructions pour empêcher les deux latéraux, Ferhani et Radouani, de monter, les deux hommes qui ont l’habitude d’apporter le surnombre en attaque et d’offrir des solutions sur les côtés. Il fallait trouver d’autres formules, faire des changements, oser des trucs, mais cela n’a pas été fait. À cette impuissance de trouver des solutions en attaque, s’ajoutent les erreurs défensives qui ont été fatales aux Sétifiens. Impuissants devant et fragiles derrière, les hommes de Nabil Neghiz n’ont pas répondu présent et sont passés à côté de leur sujet. Est-ce qu’ils seront capables de ressusciter et d’inverser la tendance le 25 avril prochain au stade de l’Unité-Maghrébine ? Seuls eux peuvent y répondre et ça ne sera pas avant ce match retour qui sera décisif.