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mardi 12 mai 2020 07:00
Comme toute pathologie de cette ampleur, compte tenu du nombre de patients touchés et du nombre de personnes hospitalisées, il est logique d’en attendre des conséquences à moyen et long terme. Les futures complications sont encore en cours d’évaluation, mais certaines recherches font déjà avancer le pronostic.
La prise en compte des séquelles du coronavirus est très importante pour la santé publique. Or, la saturation des systèmes de soins fait partie de ces effets secondaires qui apparaîtront progressivement dans la population.
Le système respiratoire est un point d’attention majeur, la pneumonie provoquée par le COVID-19 ayant été la condition prédominante. Cependant, les troubles neuromusculaires et les perturbations psychologiques ne sont pas moins importants.
On parle de différentes vagues de la pandémie :
- Première vague : les contagions en tant que telles, qui ont conduit au confinement et à la quarantaine
- Deuxième vague : celle des conséquences immédiates du COVID-19 sur les corps affectés
- Troisième vague : les autres pathologies laissées sans surveillance par l’urgence
- Quatrième vague : celle qui se traduira par un trouble du comportement dans la population
La fibrose pulmonaire due à un coronavirus
En raison de l’urgence de la situation, l’utilisation de respirateurs artificiels chez les patients graves atteints de COV-19 a été excessive. En raison de cette surutilisation, ces dispositifs ont maintenant des séquelles.
Ce n’est pas négligeable si l’on ajoute aux patients qui étaient en soins intensifs la complication de la fibrose pulmonaire. Cette affection pourrait diminuer leur capacité respiratoire pendant de nombreuses années.
La fibrose pulmonaire est une cicatrisation du tissu pulmonaire qui remplace les alvéoles par des fibres non respiratoires. Il va sans dire que le poumon devient inefficace dans ces conditions.
Les scientifiques associent cette séquelle du coronavirus le choc cytokinique, qui est fréquente dans les cas mortels. Chez les patients désormais remis, les marques de l’attaque immunitaire sur leurs organes demeurent.
C’est pourquoi l’attention est focalisée sur les patients qui ont déjà eu des maladies auto-immunes. Les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde qui ont souffert de COVID-19 peuvent entrer dans un processus d’inflammation chronique et récurrente à cause du choc cytokinique qu’elles ont subi.
Faiblesse musculaire après de longues hospitalisations
Depuis plusieurs années, on catalogue le syndrome post-réanimation après une hospitalisation dans une unité de soins intensifs. Ce sont des séquelles qui subsistent chez les patients qui souffrent de longs séjours dans ces unités, quelle qu’en soit la cause.
En prenant ce syndrome en considération, nous pouvons considérer qu’il sera l’une des séquelles de la pandémie. Il inclut la perte de masse musculaire dans les membres et l’épuisement lors des activités quotidiennes, telles que la marche ou l’alimentation.
Ayant été alités et immobiles pendant longtemps, les muscles ont tendance à s’atrophier. Lorsque le patient sort de l’hôpital, son corps n’est pas le même, il pèse probablement moins et son tonus musculaire est minime.
Les scientifiques soupçonnent également l’influence du coronavirus sur la plaque neuromotrice. Ainsi, en plus du syndrome post-réanimation, il pourrait y avoir des troubles neuromusculaires causés par le SRAS-CoV-2.
Les séquelles psychologiques du coronavirus
Les séquelles psychologiques du coronavirus ont des contours différents et peuvent être abordées sous différents angles. Elles sont subies par les patients graves, ceux qui ont subi des confinements stressants et aussi par le personnel de santé.
Les patients atteints de COVID-19 sont exposés à des craintes plus intenses que ceux souffrant d’autres maladies. La saturation de l’information dans les médias et le décompte quotidien des morts créent un stress supplémentaire pour eux.
Aujourd’hui, on parle de la possibilité d’une augmentation des cas de stress post-traumatique chez les personnes infectées qui ont survécu. Il est probable qu’elles aient peur de sortir, d’entrer dans des endroits bondés et de voyager loin de chez elles.
Il convient également de noter que de nombreux patients souffraient déjà de troubles d’anxiété, de détresse et de dépression. Chez eux, il faut s’attendre à une augmentation des symptômes de leurs maladies de base.
Enfin, les séquelles des professionnels de santé qui ont été soumis à une forte pression seront assimilées au syndrome d’épuisement professionnel. Les médecins et infirmières sont épuisés, stressés, découragés d’aller travailler et ont peur de faire face à des situations similaires à l’avenir.
Le coronavirus laissera des séquelles à l’ensemble de la société
Une pandémie de ce type ne passe pas inaperçue et ne se limite pas à la seule contagion du moment. L’ensemble de la société souffre des effets du COVID-19, même sans être infectée. Et ces effets dureront un certain temps. Nous devons apprendre à vivre avec les conséquences du coronavirus pour revenir à la normale.
Source : Améliore ta santé
Publié dans :
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