Une première dans les annales du club le plus titré du pays, des scènes regrettables ont été enregistrées dans la nuit de vendredi à samedi, devant l’hôtel où a élu domicile la JSK pour son match de la phase des poules contre le Raja de Casablanca et qui a vu le club kabyle s’incliner sur le score de deux buts à zéro. C’était en fait la suite des événements qui ont marqué la fin de la rencontre et de la défaite amère concédée face au Raja sur le score de deux buts à zéro. Les supporters, visiblement déçus du résultat final mais aussi du rendement jugé médiocre face aux Rajaouis, se sont pris spécialement au président Cherif Mellal qui a essuyé des critiques de n’avoir pas opéré un recrutement de qualité pour permettre au club justement de rivaliser avec les plus grosses cylindrées du continent. La soirée de vendredi a été marquée par une scène de violence sans précédent pour ce club mythique, entre membres de la direction et les supporters qui ont fait le déplacement au Maroc.
Tout a commencé à l’arrivée des supporters vers minuit devant l’hôtel
Tout a commencé vers minuit. Les fans kabyles, qui ont quitté le complexe Mohammed-V la mort dans l’âme suite à cet échec contre le Raja, se sont dirigés directement vers l’hôtel où se trouvait l’équipe. Ils étaient un peu plus d’une dizaine venus spécialement demander aux dirigeants des explications sur le rendement de l’équipe, notamment en seconde période où la JSK a pris les deux buts. Ils se sont aussi attaqués ouvertement à la direction, au président du club plus particulièrement, en le critiquant sévèrement de n’avoir pas tenu, selon eux, ses engagements de renforcer l’effectif par des joueurs de qualité.
Deux dirigeants sont intervenus pour calmer les inconditionnels
Alertés par ce qui se passait devant cet établissement, la présence des supporters, deux dirigeants sont intervenus pour ramener le calme. Quelques instants après, le capitaine Saâdou et Karouf les ont rejoints pour donner des explications aux fans que la défaite n’est pas la fin du monde. La JSK garde ses chances intactes de passer en quarts de finale. Malheureusement et devant des supporters en colère, ils n’ont pu les convaincre. Les joueurs et d’autres dirigeants se sont mêlés pour faire revenir le calme, en vain.
Accrochage verbal, le ton est vite monté entre supporters et les dirigeants
Devant l’hôtel où a séjourné la JSK depuis son arrivée à Casa, les supporters ont critiqué le rendement de l’équipe mais surtout le président Cherif Mellal qui, selon eux, n’a pas tenu ses promesses de bâtir une équipe conquérante et capable de rivaliser avec les grandes du continent. Les dirigeants leur ont donné des explications, mais le ton est vite monté. Les joueurs n’ont pas été épargnés par les critiques et les insultes, mais surtout le président Cherif Mellal qui est, selon ce groupe de supporters, l’unique responsable de cette situation, lui qui n’a pas opéré un recrutement de qualité à même de réaliser un bon parcours en Ligue des champions et jouer pour gagner des titres cette saison.
Mellal et un supporter se sont accrochés physiquement
Le président Cherif Mellal se trouvait dans le restaurant de l’hôtel avec d’autres dirigeants. Juste après avoir pris connaissance de la présence d’un groupe de supporters à l’extérieur de l’hôtel, il est sorti directement et s’est violemment accroché avec un supporter. Il a fallu l’intervention des dirigeants et quelques supporters pour séparer les deux hommes. On croit savoir que le jeune supporter aurait été transporté vers l’hôpital pour se faire prodiguer des soins. Il a été blessé après l’agression physique du boss.
Les services de sécurité sont intervenus pour rétablir l’ordre
Aussitôt alertés par les incidents qui se sont produits devant l’hôtel, la police marocaine a dépêché ses éléments sur place. Un cordon de sécurité s’est vite formé aux alentours de cet établissement pour rétablir le calme et séparer la foule. On croit savoir même que la police de Casablanca a procédé à l’interpellation de trois supporters, mais qui ont été relâchés dans la même soirée pour leur permettre de rentrer au pays.
Des scènes regrettables qui pouvaient être évitées à l’étranger
Les événements et les tristes images qui ont défilé sur les réseaux sociaux concernant ce qui a marqué la fin du match face au Raja entre les membres de la direction, le président Mellal spécialement et les supporters qui ont fait le déplacement à Casa, pouvaient être évités dans un pays étranger. Les deux parties auraient pu attendre le retour de la délégation pour s’expliquer sur les raisons qui ont coûté à la JSK la défaite face au Raja et les résultats négatifs du club cette saison.
Mellal : «J’ai été touché dans mon amour propre, il m’était impossible de ne pas réagir»
Comme tout le monde le sait, un violent accrochage s’est produit vendredi vers les coups de minuit au niveau de l’hôtel Kenzi Basma où les dirigeants kabyles, à leur tête le président Mellal, se sont accrochés physiquement avec des supporters qui se sont déplacés au Maroc pour assister au match. Alors qu’au début il ne voulait pas parler, le premier responsable du club kabyle a accepté de revenir sur ce dérapage. Selon lui, s’il a réagi de la sorte, c’est parce qu’il ne pouvait pas rester les bras croisés, notamment après avoir été insulté. A ce sujet, il dira : «Les insultes ont commencé bien avant le match et à la fin de la partie, je voulais m’adresser à ses supporters mais j’ai été empêché. Par la suite, ils sont venus nous insulter, ce qui est inadmissible. Au début, j’ai gardé mon calme mais par la suite, je devais réagir. J’ai été touché dans mon amour propre et la seule manière de mettre fin à cette réaction était de les affronter.»
«De pseudo-supporters sont venus à l’hôtel pour nous insulter, c’est grave»
Dans le même contexte, le premier responsable du club kabyle a estimé que c’était très grave d’arriver de venir jusqu’à l’hôtel pour insulter les joueurs et les dirigeants : «C’est vraiment grave ce qui s’est passé. Arriver au point d’insulter les joueurs et les dirigeants dans leur hôtel est très grave. Ce n’était pas possible de se laisser faire.»
«S’attaquer à leur propre équipe dans un pays étranger est inacceptable»
Ce que Mellal trouve plus grave, c’est le fait que les supporters aient insulté les dirigeants de leur équipe dans un pays étranger : «Ce n’est vraiment pas normal d’aller jusqu’à l’hôtel des joueurs pour insulter les dirigeants. Nous étions dans un pays étranger, il ne fallait pas laver le linge sale en public.»
«Je ne pouvais pas me cacher sans réagir, il fallait mettre un terme à la provocation»
A propos de son comportement, lui qui s’est directement accroché physiquement avec l’un des supporters, le président dira : «Arriver au point de nous insulter ouvertement, il a fallu réagir. Je ne pouvais pas me cacher quand même. J’ai toujours affronté et j’ai pris la décision d’aller mettre fin à cette provocation.»
«Même en présence des familles, ils continuaient à nous insulter»
Ce qui a aussi le plus chagriné le président du club kabyle, c’est le fait que les supporters aient continué à insulter les joueurs et les dirigeants sans se rendre compte qu’il y avait des familles dans les tribunes : «Même en présence des familles dans les gradins, ils continuaient à nous insulter, ils n’ont respecté personne. Et c’est pour cela que je voulais leur parler.»
«L’avocat du club animera un point de presse pour tout expliquer»
Après la première vidéo publiée sur les réseaux sociaux montrant la bagarre qui a éclaté avec les supporters, une deuxième a été lancée sur le net dans laquelle nous constatons que les supporters ont insulté Mellal. A ce sujet, le président dira : «Nous avons une vidéo qui prouve que nous avons été pris pour cible et provoqués. L’avocat du club va animer un point de presse demain (aujourd’hui ; ndlr) pour tout expliquer.»
«On attend toujours la réponse des joueurs contactés»
A propos du recrutement, Mellal s’explique : «Nous avons contacté plusieurs joueurs mais pour le moment, les éléments ciblés n’arrivent pas à récupérer leurs lettres de sortie. Le mercato vient d’ouvrir, nous avons le temps de renforcer l’effectif.»
«Nos chances de se qualifier sont intactes»
Avant de conclure, le premier responsable de la JSK est revenu sur la défaite face au Raja : «Certes, nous avons perdu, une défaite amère très difficile à digérer. Nous avons bien joué en première période avant de fléchir en seconde période. Rien n’est encore joué, nous avons toutes nos chances de nous qualifier.»
La réplique des supporters : «A la fin du match, Mellal et les dirigeants ne nous ont accordé aucune importance»
Réagissant au geste condamnable de Mellal lequel s’est accroché physiquement avec deux supporters, les ultras Kabylie Boys, via leur page Facebook, n’ont pas tardé à réagir. Ils ont, en effet, tenu à expliquer les faits du début jusqu’à la fin. Selon eux, tout a commencé après la rencontre où le président Mellal ainsi que les dirigeants ont refusé de leur parler : «Au coup de sifflet final, et suite à l’amère défaite essuyée contre le Raja, nous avons sollicité toute l’équipe pour demander des explications mais les dirigeants, à leur tête le président, sont sortis sans nous accorder la moindre importance. Après la victoire contre Magra, Mellal est sorti en fanfare mais contre le Raja, il ne l’a pas fait.»
«Si nous avons rejoint l’hôtel, c’est pour parler au président»
Toujours dans leur communiqué, les supporters de la JSK, très déçus par la réaction des dirigeants, ajoutent : «Si nous avons décidé de nous rendre jusqu’à l’hôtel, c’est pour demander à rencontrer le président et avoir des explications par rapport à la situation actuelle mais ce dernier ne voulait pas nous affronter.»
«On a commencé à crier pour qu’ils nous entendent»
Par rapport aux cris, les Ultras ont aussi déclaré qu’ils voulaient se faire entendre puisque personne ne s’est manifesté pour leur parler : «Comme personne n’est sorti, nous avons commencé à hurler, seuls Saâdou et Iratni ont tenté de clamer les esprits.»
«Mellal a agressé l’un des membres»
Avant de conclure, les UKB disent : «Après tout ce qui s’est passé, Mellal est sorti pour agresser l’un des membres, il y avait même un mineur qui a été pris pour cible puisqu’il a été tabassé. Le certificat médical sera publié plus tard.»
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Cherif Mellal