Auteur :
Hamza Rahmouni
mardi 26 novembre 2019 14:06
Saphir Tarder a décidé de rompre le silence et de s’exprimer en exclusivité dans les colonnes du Buteur. Le milieu de terrain de l’Impact Montréal, qui n’est plus retenu en sélection nationale depuis mars dernier, parle de sa mise à l’écart et de la consécration des Verts sans lui.
Comment ça se passe pour vous ?
Ça va merci, ça se passe bien pour moi avec l’Impact Montréal. Je suis en vacances depuis un mois et demi et je vais commencer prochainement la préparation de la nouvelle saison.
Vous avez été transféré définitivement à l’Impact Montréal ?
Oui, mais cela était prévu dès le début. J’avais été prêté par le FC Bologne à l’Impact Montréal avec option d’achat obligatoire. L’option d’achat a été levée et l’information est sortie dernièrement seulement à travers les médias.
Etes-vous satisfait de votre passage au Canada ?
Oui, ça se passe très bien pour moi, je me suis bien adapté à la vie au Canada. Le championnat de MLS ne cesse de progresser, c’est une bonne chose pour moi.
Y a-t-il une différence de niveau entre les championnats européens et la MLS ?
Oui, il y a une différence. Les championnats ne sont pas les mêmes. Chaque championnat a ses caractéristiques. Il y a des championnats qui sont forts tactiquement, d’autres où il y a beaucoup d’impact physique. Ici, la MLS est un championnat plus ouvert où il y a beaucoup de situations offensives. Donc, on peut jouer et avoir plusieurs situations de buts. Franchement, c’est un championnat qui ne cesse de progresser.
Vous marquez plus de buts au Canada…
Oui, je marque plus de buts ici par rapport à l’Europe. Tout simplement ici, j’ai plus de confiance. Je suis un des leaders de l’équipe, donc je prends mes responsabilités. Je suis plus libre sur le terrain et j’essaye toujours de donner le meilleur de moi-même. Lorsqu’on bénéficie de la confiance du club, on est plus fort sur le terrain. J’essaye toujours d’être à la hauteur et de pousser mon équipe à réaliser le meilleur résultat possible.
Cela fait longtemps que vous êtes à l’écart de la sélection…
Effectivement, je ne suis plus convoqué en Equipe nationale depuis mars dernier. C’était ma dernière apparition où j’ai joué face à la Tunisie à Blida et où on avait gagné. Ce jour-là, on avait fait un match très solide. Après, le sélectionneur national a fait ses choix pour la CAN et les choses se sont enchaînées avec les éliminatoires dernièrement.
Connaissez-vous les raisons de votre mise à l’écart ?
Non, sincèrement, je ne connais pas les raisons de ma mise à l’écart. Djamel (Belmadi) a fait ses choix, je les respecte. Un entraîneur est appelé à faire des choix. Il ne peut pas convoquer tous les joueurs.
Vous espérez revenir en sélection ?
Oui, bien sûr. Je suis un joueur très attaché à la sélection nationale. Je veux toujours revenir inch’Allah, pour aider mon équipe. Je me donne à fond en club et je fais toujours de mon mieux pour gagner des matchs et fournir de bonnes prestations sur le terrain. Après, il y a un sélectionneur qui fait des choix et qu’il faudra respecter. Je suis un joueur professionnel qui respecte les décisions des entraîneurs, pas de souci de ce côté-là.
Etes-vous en contact avec Belmadi ?
Sincèrement, non. Je ne suis pas en contact avec lui depuis ma dernière convocation en mars dernier. En plus, comme je vous ai dit, Djamel ne peut pas appeler tout le monde. Il a fait un groupe et il a des choses à travailler.
Les Verts ont été champions d’Afrique, vous attendiez-vous une telle performance ?
Sincèrement, ça été une surprise car personne n’avait prédit un tel résultat. Mais lorsqu’on voit les matchs de l’Equipe nationale, ça a été amplement mérité pour les Verts. Ils ont fait un grand tournoi. En Coupe d’Afrique, c’est vraiment difficile de faire le moindre pronostic. Les Verts ont fait ce qu’il fallait pour gagner la CAN. Ils ont été très bons durant tous les matchs. Cette consécration a fait beaucoup plaisir aux Algériens. Cela fait longtemps qu’on s’est mis à courir derrière cette consécration.
Honnêtement, racontez-nous comment vous avez vécu le moment de joie après la finale face au Sénégal ?
Sincèrement, j’étais aux anges et content pour les joueurs et le staff technique. Je suis algérien, donc il est logique que je sois content de la consécration de mon pays qui a procuré de la joie à tout le peuple algérien. J’étais fier de cette victoire et je profite encore une fois de cette occasion pour féliciter Djamel et ses assistants, les joueurs et tous les membres de l’encadrement pour cette consécration et pour le travail qui a été effectué.
On imagine votre déception de ne pas faire partie de ce groupe champion d’Afrique…
Oui, lorsqu’on est joueur, on veut évidemment gagner des titres. Je ne pense pas qu’il y ait un joueur qui ne veut pas gagner de titres. J’aurais aimé faire partie de ce groupe champion. Mais bon, le sélectionneur a fait ses choix et il faut les respecter. Rien n’est parfait, parfois il y a des moments où on est déçu, il faut gérer ça et c’est tout.
Vous avez travaillé avec plusieurs entraîneurs. Dites-nous ce qu’a apporté Belmadi à l’EN ?
Ecoutez ! Djamel a apporté beaucoup de choses à l’Equipe nationale. Déjà, je l’appelle Djamel parce qu’il est très proche de nous les joueurs. Lui, je pense qu’il a la même mentalité que la nôtre, il est issu presque du même quartier que les joueurs et il a fait aussi presque la même carrière, donc il connaît la mentalité. Puis, j’ai trouvé chez lui une véritable correction. Djamel n’aime pas faire la différence entre les joueurs. Avec lui, tout le monde est sur un même pied d’égalité. Avec lui, on rigole bien et on vit bien. C’est un entraîneur qui est très proche des joueurs qui à leur tour font le maximum sur le terrain pour être à la hauteur et gagner des matchs pour lui.
Pour vous, tout se passait bien avant l’arrivée de Rabah Madjer…
Oui, cela fait partie du football. Lorsqu’un entraîneur vient en Equipe nationale, il a ses propres idées et il a aussi des joueurs qu’il préfère à d’autres. Le football est fait ainsi.
Il se dit que vous avez dit certaines choses à Madjer avant le match de l’Iran à Graz et que ce dernier n’a pas apprécié…
On s’est expliqué à Graz le plus normalement du monde. C’était un entretien entre le sélectionneur national et un joueur. Je lui avais dit certaines vérités avec respect et lui aussi, il a parlé avec respect et c’est tout. Je lui avais dit que je ne comprenais pas ses décisions et surtout le changement de son discours. Quatre jours auparavant, il m’avait dit qu’il allait me faire jouer, après ça a changé. Lorsque j’ai quelque chose à dire, je le dis en face, je suis quelqu’un de correct.
Mais après le match de l’Iran, beaucoup étaient déçus et en colère. Il y avait vous, Mahrez, Hanni et d’autres…
Oui, mais chaque entraîneur a sa propre stratégie, chaque entraîneur a sa propre vision des choses. Un entraîneur veut toujours mettre les joueurs dans de bonnes conditions et gagner des matchs, c’est clair. Après, je pense que Madjer possède assez d’expérience dans le monde du football.
Et l’histoire de la méforme et du GPS ?
Non, je pense que c’est une histoire purement inventée. C’était au mois de mars et j’avais fait une préparation de deux mois et demi avec mon club. J’étais en forme, comment voulez-vous que je sois en méforme quelques jours plus tard ?
Avec les résultats actuels, peut-on dire que Leekens, Alcaraz et Madjer étaient des erreurs de casting ?
Non, je ne dirais pas que c’était des erreurs de casting. Je dirais que c’étaient des choix faits et que ça n’a pas marché. Dans le football, parfois ça ne marche pas. La fédération met toujours la sélection dans de bonnes conditions, même les joueurs. Il faut savoir que c’est la fédération la plus structurée et celle qui a mis beaucoup de moyens, notamment les infrastructures.
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