Christian N'Sengi Biembe : «Lorsqu’on reçoit une demande de match amical de l’Algérie, on ne peut pas refuser»

Directeur technique national à la FECOFA, Christian N'Sengi Biembe s’est vu confié les destinées de la sélection congolaise de football, après le fiasco de la CAN-2019 en Egypte. Il succède ainsi à Florent Ibengue. Dans l’entretien qui suit, le nouveau sélectionneur des Léopards nous parle du match amical Algérie-RDC, le 10 octobre prochain au stade Mustapha-Tchaker de Blida.

Félicitations coach pour votre nouveau poste de sélectionneur des Léopards. Vous remplacez ainsi Florent Ibengue…
A vrai dire, je suis sélectionneur intérimaire. J’ai signé un contrat d’une année renouvelable avec la FECOFA. J’étais auparavant le directeur technique national de la Fédération congolaise, avant que le président Omari ne me propose le poste de sélectionneur. Le président a voulu changer beaucoup de chose, notamment après l’échec de la dernière CAN.
Vous allez affronter l’équipe d’Algérie le 10 octobre prochain, à Blida…
Oui, effectivement. Nous allons affronter l’équipe algérienne en amical, le 10 octobre prochain. Ce sera un test intéressant pour nous. Je vais donc apprécier ces moments puisqu’en face de moi, il y aura le coach champion d’Afrique, à savoir Djamel Belmadi.
C’est la FECOFA qui a demandé à affronter l’Algérie en amical ou c’était la fédération algérienne ?
Non, c’est la Fédération algérienne de football qui a demandé à affronter la RDC par le biais de notre fédération. Une fois sollicitée, la FECOFA m’a fait savoir que l’équipe d’Algérie voulait ce match, j’ai fini par dire oui, sans la moindre hésitation.
Pourquoi ?
Ce n’est pas à chaque fois qu’on a l’occasion d’affronter les Champions d’Afrique. Nous allons affronter la meilleure du continent, celle qui a dominé la dernière phase finale de la Coupe d’Afrique des nations, qui date de quatre mois seulement. Donc, il faudra apprécier ces moments et surtout en profiter au maximum de cette rencontre.
Et sur le plan technique ?
Oui, sur le plan technique c’est très intéressant d’affronter une équipe d’Algérie qui a été championne d’Afrique. C’est une équipe qui a épaté le monde entier pas uniquement le continent africain. J’ai beaucoup apprécié cette équipe en Egypte. Elle a été solide offensivement et défensivement. En plus, elle renferme dans ses rangs des joueurs de grandes qualités, comme par exemple Ryad Mahrez qui a été le Ballon d’or africain. Les joueurs algériens se sont bien illustrés lors de cette CAN et tous ont laissé une très bonne impression. Je pense que c’est une bonne chose pour nous de jouer l’Algérie. Puis, je viens avec un projet ambitieux. Je veux bâtir une très bonne équipe avec un bon groupe de joueurs pour essayer de se qualifier à la prochaine Coupe du monde qui aura lieu au Qatar. C’est le projet pour lequel je suis venu.    
Pour votre premier match, n’est-il pas bien d’affronter une équipe moyenne ?
Non, ça ne veut rien dire. Au contraire, nous avons l’ambition de travailler, d’aller loin et de monter une équipe capable d’aller en Coupe du monde-2022 car il ne faut pas oublier que la RDC est aussi une nation de football. Après, on a été sollicités par l’Algérie, on ne peut pas dire non, jamais. Bien au contraire, c’est bien de se mesurer à ces nations comme je vous l’ai dit. Aussi, l’Algérie nous a sollicité, cela veut dire qu’elle nous considère et je pense que c’est un honneur pour nous tous les Congolais d’avoir été sollicités par le Champion d’Afrique, qui reste une grande nation au continent. Je vous donne un exemple. Si le Brésil sollicite la Fédération algérienne pour un match amical face aux Fennecs, la fédération ne refusera pas. Il y a le volet sportif qui est intéressant puis il y a le prestige aussi.
Ça vous permettra de corriger les erreurs…
Oui, face à l’Algérie on pourra analyser notre jeu et on pourra aussi faire le constat sur nos points forts, mais aussi pour corriger les faiblesses. Lorsqu’on se mesure au champion d’Afrique, on ne pourra que tirer des enseignements positifs. Ça nous permettra donc d’avoir une idée sur l’état d’esprit aussi du groupe.
Après le fiasco de la CAN, y aurait-il des changements au sein de la liste ?
Il y aura des changements bien évidemment. Il y aura des joueurs ayant pris part à la dernière CAN en Egypte et il y aura d’autres nouveaux joueurs. Il y aura aussi quelques joueurs locaux qui ont démontré lors des compétitions qu’ils sont capables de donner un plus à la sélection. Je me suis entendu avec le président Omari à tout changer, et à apporter du sang neuf en améliorant le jeu de notre sélection. Je sais que les choses ne vont pas être faciles pour nous. Un grand travail psychologique nous attend pour  relever la tête, après le fiasco de la dernière CAN. Je n’accuse pas mon prédécesseur, parce que dans le football, parfois ça ne marche pas, ce n’est pas de la science exacte. J’essayerai d’apporter mon savoir au service des Léopards.

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