Auteur :
A. L.
mercredi 21 août 2019 12:33
C’est un entraîneur très vexé par les critiques acerbes dont il fait objet depuis sa prise en main des affaires du club qui a décidé de vider son sac avant-hier après-midi à la fin de la reprise des entraînements. Sans aucun détour, le coach des Hamraoua, certainement rassuré par ce succès d’entrée en championnat, a cité pour la première fois les personnes qui, selon lui, s’acharnent gratuitement sur sa personne et les membres de sa famille. «Franchement, je suis dégoûté par l’attitude de certaines personnes notamment de mon propre entourage, qui se sont retournées contre moi dès ma prise de fonctions. Certains m’ont demandé l’impossible et d’autres n’ont pas digéré le fait que je sois directeur général du club. Je ne m’attendais guère à cet acharnement et qu’on s’en prenne à moi et aussi à mes enfants. Certaines personnes sont arrivées même à m’insulter sur mon mobile et d’autres ne cessent pas de me menacer. Est-ce que j’ai fait un crime en arrivant à lancer l’équipe ? Je vous jure que je ne sais même ce qu’on me reproche car le championnat a à peine commencé», se demande Cherif El Ouazzani.
«Baba m’a menacé par sms»
Alors qu’il croyait que la victoire réalisée lors du derby contre l’USMBA allait faire plaisir aux gens voire apaiser les esprits, le coach des Hamraoua a été désagréablement surpris par un sms envoyé par l’ex-président, Ahmed Belhadj. Et non, ce n’était pas un message de félicitation. «J’étais très étonné en lisant le message de Baba qui était jusqu’à preuve du contraire un ami et le courant passait bien entre nous. Il m’a clairement menacé de ne pas me laisser tranquille cette saison. Il m’a aussi dit qu’il était le véritable PDG de la société et qu’on était tous ses employés. Je ne sais pas d’où vient toute cette haine mais Baba se trompe. Je ne travaille pas pour lui», dira Si Tahar.
«Pourquoi avoir gardé les ballons et le défibrillateur ?»
Cherif El Ouazzani Si Tahar pense que la réaction de Baba est essentiellement due au fait qu’il a réclamé certaines affaires qui reviennent de droit au club. «C’est vrai que la télé, le frigo et la machine à laver qu’il a récupérés lui reviennent de droit car c’est lui qui les a achetés, mais pour ce qui est des ballons de la FAF et du défibrillateur cardiaque, je pense qu’il devait les restituer car ça appartient au club. Moi, je ne suis pas là pour lui demander des comptes mais il devait faire preuve d’un minimum de loyauté envers le club», précise-t-il.
«Pour l’argent ce sont les actionnaires qui doivent demander des comptes, pas moi»
Cherif El Ouazzani, qui a hérité de comptes vides et d’aucun document pense que Baba voulait user de la politique de la terre brûlée. «Baba nous a mis des bâtons dans les roues refusant carrément de collaborer. Il ne nous a apporté aucun document pour la passation de consignes. Ni contrats de joueurs encore moins avec les sponsors. On ne sait pas comment il a pu retirer de l’argent en dehors de sa période de présidence. Mais ce n’est pas à moi de lui demander des comptes. Il y a des actionnaires et des membres du CA qui doivent le faire.»
«L’équipementier nous a arnaqués»
Ce n’est pas seulement Baba qui est entré en conflit avec Cherif El Ouazzani mais aussi l’équipementier du club dont le propriétaire n’est autre qu’Abdelkader Benabbou connu dans le milieu sportif à Oran voire même dans la région pour avoir équipé plusieurs formations de l’ouest du pays. Benabbou, qui est également un ancien dirigeant ayant occupé en 2002 le poste de manager général, n’a pas hésité à ouvrir le feu sur CEO sur son compte personnel. Une publication qui semble avoir fait mal à Cherif El Ouazzani. «Jusqu’à présent, je ne sais pas quelle mouche a bien pu piquer Benabbou en s’en prenant à moi. Si les supporters ont critiqué le nouveau maillot du MCO, il devait les rassurer au lieu de me critiquer car si j’ouvre cette parenthèse il en aura pour son grade. Jusqu’à présent, le MCO a bénéficié d’un seul lot de maillots de match. Si jamais un joueur se voit déchirer son maillot en plein match, il n’en aura pas un autre. En plus, on n’a bénéficié ni de tenues de sortie ni de cabas pour les joueurs, le staff technique ou médical. Il nous a arnaqués et trouve le moyen de nous critiquer. Il n’est pas le seul car il utilise des supporters aussi sur les réseaux sociaux pour s’en prendre à nous», annonce CEO.
«Je ne sais pas quand j’ai été l’élève de Benchiha»
Attaqué aussi par l’ancien portier du club, Benchiha Nacer, Cherif El Ouazzani précise : «Il dit que j’étais son élève. Je ne me souviens pas avoir joué sous sa coupe. Au contraire, j’étais entraîneur-joueur durant trois ans avant de continuer à travailler seul. Mais bon, les gens sont libres de dire ce qu’ils veulent. Moi, je sais pourquoi on s’acharne contre moi. Je n’ose même pas relater ce que certaines personnes ont osé me demander. C’est vraiment grave ce qui se passe dans l’entourage du club», indique-t-il.
«Moi et Ouasti, on n’a encaissé aucun sou jusqu’à maintenant»
Accusé aussi par certaines personnes d’avoir touché un salaire exorbitant, Cherif El Ouazzani répond : «On dit que j’ai pris un grand salaire. La preuve que les gens s’attaquent à moi gratuitement. Ce n’est pas à moi de fixer mon salaire. C’est aux membres du CA de le faire. Ils doivent rédiger mon contrat et qu’on puisse le déposer au niveau de la LFP. Je suis d’ailleurs, le seul sociétaire de l’équipe à n’avoir touché aucun sou. Tout le monde est payé. Il n’y a que moi et Ouasti qui n’avons pris aucun sou jusqu’à présent», révèle le coach.
«Les autres entraîneurs ont eu des salaires mirobolants mais on n’a rien dit»
Cherif El Ouazzani se demande pourquoi ces mêmes personnes qui sont en train de véhiculer les rumeurs les plus folles concernant son salaire ne l’ont pas fait dans un passé tout proche. «Il y a des entraîneurs qui ont touché des salaires faramineux jouant pour la relégation, mais on n’a rien trouvé à redire. Mais lorsque Cherif El Ouazzani a débarqué en sa qualité d’entraîneur qui a fait ses preuves, les langues ont commencé à se délier. On dit toute peine mérite salaire. Cela fait deux mois que je travaille d’arrache-pied alors où est le problème si je suis rémunéré ?» Se demande-t-il.
«Je ne m’accroche pas à ce poste de DG»
Pour lui, cette campagne de déstabilisation menée par ces personnes a un but bien précis. «Apparemment, ces gens-là ne voulaient pas me voir accéder à la tête du club. Ils veulent me mettre la pression pour que je laisse tout tomber. Mais ils ne savent pas une chose. C’est le MCO qui sera le perdant. Moi, je peux travailler où je veux. Je suis quelqu’un de compétent, pas eux qui n’attendent que le MCO pour faire de l’argent et faire leur business. Si je voulais vraiment ce poste, je n’aurais jamais demandé à chaque sortie médiatique une société nationale pour racheter les actions. D’ailleurs, je profite encore une fois de l’occasion pour demander à monsieur Bedoui de rétablir le MCO dans ses droits et qu’il bénéficie d’une société comme le MCA, le CSC et Saoura», demande le champion d’Afrique 1990.
«Je remercie les gens avec qui je travaille»
Le coach du Mouloudia pense que s’il a bien tenu le coup jusqu’à présent, c’est parce que ses proches collaborateurs ne cessent de l’aider dans sa tâche. «Il y a des personnes qui m’aident beaucoup notamment sur le plan administratif. Je tiens à les remercier car ce n’est pas facile de prendre en main un club avec tous les problèmes qu’on connaît et qu’on arrive à le mettre à nouveau sur rails. En plus, on a réussi à gagner ce premier match. C’est de bon augure pour nous», affirme-t-il.
«La victoire face à Bel-Abbès nous a mis en confiance»
Cherif El Ouazzani affirme que le match de Bel-Abbès était loin d’être facile. «Ce n’est pas évident de jouer une équipe avec des éléments qui n’avaient rien à perdre. Les joueurs de l’USMBA, qui ne sont pas tous des titulaires, ont donné le meilleur d’eux-mêmes évoluant sans pression. Je redoute beaucoup ce genre de matches pièges. Il fallait qu’on gagne et on l’a fait. Je crois que ce succès va nous faire beaucoup de bien», estime-t-il.
«Bien sûr qu’il reste du boulot à faire»
L’entraîneur du MCO pense qu’il reste encore du travail à faire. «On est seulement en début de saison. Il nous reste encore du chemin à faire pour améliorer l’équipe sur tous les plans. Ce n’est pas maintenant qu’on va juger l’équipe. Il lui faudra encore du temps afin qu’on puisse trouver notre vitesse de croisière. D’ici la 7e ou 8e journée, on pourra parler de l’équipe», dira CEO.
«On ira à Sétif pour arracher un bon résultat»
Pour ce qui est du premier déplacement de la saison, Cherif El Ouazzani reconnaît qu’un match important attend le MCO du côté de Aïn Fouara. «On va aborder un match très difficile à Sétif. On essaye de se préparer comme il se doit pour revenir avec le meilleur résultat possible afin de renforcer notre moral», déclare Si Tahar.
«Je veux gagner la Coupe d’Algérie»
Pour ce qui est des objectifs de l’équipe, Cherif El Ouazzani pense que pour le moment, le MC Oran doit penser à son maintien. «Le maintien sera notre principal objectif. Une fois qu’on l’aura assuré on pourra penser à un autre objectif. Personnellement, je suis quelqu’un d’ambitieux. J’aimerais bien qu’on gagne la Coupe d’Algérie car cela fait longtemps qu’Oran n’a pas fêté un titre que ce soit national ou international», conclut-il.
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