Auteur :
B. M.
mercredi 24 juillet 2019 13:31
Ce qu’on craignait et ce qui devait arriver, arriva. L’avocat d’Ibrahima Amada, agacé par le comportement de la direction de l’ESS qui le menait en bateau, selon lui, depuis plusieurs mois, et après avoir longtemps patienté, a fini par saisir de nouveau la FIFA. Celle-ci vient d’adresser un dernier avertissement à l’Entente de Sétif en sommant le club de payer la totalité de la somme qu’il doit encore au joueur Ibrahima Amada dans un délai ne dépassant pas la date du 12 août. La correspondance de la FIFA ajoute que le club sétifien encourt une défalcation de six points dans le cas où il ne s’acquitte pas de cette dette dans les délais prévus.
La sanction prendra effet immédiat après le 12 août à minuit
Cette fois-ci, la direction de l’ESS n’a aucune autre issue possible que de payer son ex-joueur avant l’expiration de ce délai. Aucun arrangement n’est possible. La sanction de la défalcation de six points prendra effet immédiat le 12 août à minuit. Pis encore, le délai fixé par la FIFA prendra fin bien avant la date indiquée. Car la date du 12 août coïncide avec les deux jours de l’Aïd et le week-end qui les précède. En réalité, les responsables de l’ESS ont jusqu’au jeudi 8 août pour régler cette affaire et pas une minute de plus.
Une pénalité de 30 000 euros lui est infligée
Ce qui est encore plus grave, c’est que la direction de l’ESS, qui a joué avec le feu et qui a pris les choses à la légère depuis la première correspondance de la FIFA datant du mois de juin 2018, soit plus d’un an, va devoir payer aujourd’hui presque le double de ce qui était prévu dans le protocole qui a été signé entre Amada et l’ancienne direction. Rappelons que le joueur malgache avait accepté la demande de Hammar de diviser la somme qu’on lui devait en deux et de prolonger le délai du paiement de la deuxième tranche jusqu’au 22 avril. Le protocole stipulait qu’en cas de non-respect de ce nouveau délai, une pénalité de retard de 30 000 euros sera infligée au club. Hammar, alors président de l’Entente et en connaissance de cause, avait signé ledit protocole, sachant qu’il ne lui restait à payer que la somme de 1,250 milliard. Eh bien, cette pénalité de 30 000 euros, le club doit la payer aujourd’hui.
L’Entente paiera 2,5 milliards au lieu de 1,250 milliard
Il n’y a pas que ça. Car l’ESS doit payer aujourd’hui toute la somme due en euros et doit la verser dans le compte du joueur en France, c’est ce qu’indique la correspondance de la FIFA, sachant que la somme qui reste à payer est de 95 000 euros. Si l’ESS avait respecté le premier délai, elle n’avait à payer que la somme de 1,250 milliard au joueur, c’est-à-dire en faisant la conversion avec le cours officiel des banques. Mais puisque cela n’a pas été le cas, elle sera obligée d’acheter les 95 000 euros au marché parallèle, auxquels elle devra ajouter la pénalité de 30 000 euros, soit 125 000 euros en tout, sans compter les frais d’envoi. La somme globale en dinars est de 2,5 milliards, soit un milliard de plus que ce que l’Entente devait payer auparavant.
Voilà comment on met en péril l’avenir d’un club
Voilà comment on met en péril l’avenir d’un club et ses finances quand on est irresponsable. Si on avait l’habitude de jouer à ce jeu avec la FAF ou la LFP en essayant toujours de trouver des failles pour s’en sortir tout en bénéficiant des largesses des différentes instances de notre football, on ne doit pas faire de même avec la FIFA. L’Entente a déjà un précédent avec l’affaire Franck Madou et elle devait en tirer la leçon. Mais l’ancienne direction n’en a fait qu’à sa tête, mettant en danger, comme on vient de le dire, l’avenir du club. Lorsqu’on n’avait pas cessé de parler de cette affaire et des conséquences qui pouvaient en découler, on nous avait accusés de vouloir trop en faire et que cette affaire n’existe que dans nos têtes. L’ex-président de l’ESS avait même déclaré qu’Amada a été payé et qu’il n’y avait plus d’affaire qui s’appelle Amada. Que dira-t-il aujourd’hui ? Il est à noter aussi que l’Entente fait face aujourd’hui à la plus grave affaire de son histoire qui menace son avenir. Il est à rappeler aussi que dans l’affaire Frank Madou, la FAF était intervenue in extrémis pour régler ce litige. Cette fois-ci, et même si on va la saisir, elle ne va certainement pas se mouiller, surtout avec la démission annoncée de Kheïreddine Zetchi. Et dire que cette affaire traine depuis plus d’un an.