CRB : Le projet ambitieux du Chabab est en marche

Il est mûr, expérimenté, et il n’a pas de la soie dans les pieds : dans les couloirs du siège de MADAR ce dimanche 10 février, Boualem Charef symbolise à lui seul le projet du Chabab de Belouizdad. Devant la caméra du club, l’ancien entraîneur de l’USM El Harrach, connu pour son mutisme face aux médias, exprime son enthousiasme au moment de prendre en main la direction sportive du club. Quelques minutes plus tard, Saïd Allik ne manque pas de s’enthousiasmer lui aussi suite à la signature du contrat avec Boualem Charef, qu’il a déjà eu comme entraîneur lorsqu’il était président de l’USM Alger. De leur côté, les supporters jubilent. Sur les réseaux sociaux, tout le monde affiche son contentement quant à la désignation d’un grand technicien dans un poste aussi sensible que celui de directeur sportif. Le projet ambitieux du CRB, incarné dans le corps de quelques hommes, est donc en marche. Il faut le dire : réunir autant de noms autour d’un club, en l’occurrence Charef, Allik et Amrani, c’est fort ! Les responsables de MADAR ont vu juste : un grand club comme le Chabab a besoin de grands hommes pour se relancer.

Charef, l’homme providentiel
Projet sportif. Ces deux mots reviennent souvent à chaque fois qu’une nouvelle équipe dirigeante prend les rênes d’un club. Pourtant, excepté le PAC, dont la politique sportive est claire, aucun autre club en Algérie ne dispose d’une réelle politique sur le long terme, notamment au niveau de la formation. Ont existé quelques pseudo-projets de façade ces dernières saisons, surtout au niveau des équipes premières. Or, quand on évoque la formation, là c’est un domaine inconnu des dirigeants de notre football. La désignation de Charef à la tête du projet de formation, et du recrutement, est donc une sorte de rupture avec ce qui se faisait auparavant. Car, même s’il n’a pas un palmarès étoffé, Charef reste un des meilleurs si ce n’est le meilleur technicien que l’Algérie a connu ces dernières années. Il est surtout le meilleur détecteur de talent. Il est derrière l’éclosion de plusieurs grands joueurs tels que Bounedjah, Amada, Djabou, Belkaroui, Aït Ouamer, Zeghba, Doukha… Et il continuera de donner au CRB et au football national des talents qui n’ont pas forcément fait toutes leurs classes dans des grands clubs. Son réseau de recruteurs aux quatre coins du pays sera aussi un atout qu’il mettra au service du club.

Une formation réfléchie, des infrastructures à la hauteur des ambitions
Qui dit formation dit beaucoup de moyens mis à la disposition des jeunes catégories. Le CRB qui se lance actuellement dans l’idée d’une école de formation est en passe de se doter des infrastructures nécessaires pour la réussite d’un tel projet. En effet, la direction belouizdadie devrait saisir très prochainement le ministre de la Jeunesse et des Sports ainsi que le wali d’Alger pour bénéficier du centre du Caroubier. Ce dernier devrait être refait à neuf et sera doté de deux terrains d’entraînements qui seront profitables aux jeunes catégories. Un bâtiment sortira aussi de terre pour abriter les salles de musculation, de soins… et des lits pouvant accueillir plusieurs dizaines de jeunes joueurs. Mais le plus important dans la formation, ce n’est pas l’infrastructure mais la philosophie. C’est-à-dire, comment le joueur sera formé ? Dans quel but ? Quels seront les critères de sélection ? Quel programme sera appliqué ? Connu pour avoir une vision élargie sur le football et surtout pour être un concepteur d’exercices, Charef aura donc la chance de mettre en place un programme de formation réfléchie, qui prend en considération les spécificités technique, physique, psychologique et sociologique du joueur algérien. Il ne s’agira donc pas de copier un programme étranger mais d’innover, en ayant un plus réfléchi et par conséquent diablement plus efficace.