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lundi 16 juin 2014 11:42
Avoir une statue à son effigie, ça veut tout dire. Bobby Moore, lui, en a carrément deux à Londres. L'une à Wembley, l'autre à Upton Park, dans l'antre de West Ham dont il a porté les couleurs durant 14 saisons. Massives, à l'image de ce que le défenseur central des Hammers a apporté à l'équipe d'Angleterre. Robert Frederick Chelsea Moore n'incarnait pourtant pas la caricature type du défenseur massif. Remarquable d'intelligence, dans l'anticipation de ses adversaires ou dans ses relances offensives, il brillait par sa lecture du jeu là ou la majorité des défenseurs s'imposent par leur physique et leur agressivité dans les duels. Moore, c'est une autre image du football anglais. Celle d'une Angleterre victorieuse surtout. En 1966, il est le capitaine d'une sélection qui n'a jamais brillé dans les compétitions internationales. Il avait un peu plus de 22 ans quand il a récupéré le brassard. Il l'a porté à 90 reprises.
En 1962, Moore était déjà de la campagne au Chili, qui s'était soldée par une élimination en quarts de finale face au Brésil. Quatre ans plus tard, les attentes sont bien plus importantes pour une équipe aux Trois Lions attendue par tout un peuple à domicile. Le capitaine de l'Angleterre et les siens y répondent. Avec Jacky Charlton à ses côtés et Gordon Banks dans le but, il guide une défense anglaise qui n'encaisse qu'un seul but sur l'ensemble du tournoi, avant de remporter la finale face à la RFA (4-2) avec le célèbre but accordé à Geoff Hurst. Moore peut brandir le trophée suprême avant d'être porté en triomphe par tous ses coéquipiers pour une image qui a fait le tour du monde. Anobli au titre d'officier de l'ordre de l'Empire britannique, il participe au Mondial mexicain en 1970, mais s'incline avec l'Angleterre face à la RFA (3-2 a.p.) en quarts de finale. Auparavant, la défense anglaise avait fait des miracles face au Brésil, futur vainqueur, malgré la défaite (1-0). Après avoir échangé son maillot avec Moore, Pelé dira même qu'il a affronté "le meilleur défenseur du monde", une opinion partagée par celui qui est pourtant considéré comme le meilleur défenseur de tous les temps, Franz Beckenbauer. Et les Anglais disent souvent qu'ils n'auraient jamais gagné la Coupe du monde avec un autre capitaine. Ça veut tout dire.
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Bobby Moore