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vendredi 13 juin 2014 09:29
Pour tous ceux qui étaient en âge de vivre pleinement la demi-finale France-RFA du 8 juillet 1982 à Séville, Harald Schumacher incarne l'image du parfait salaud. D'autant plus insupportable qu'il fut un salaud impuni et victorieux. Qu'est-il passé par la tête du gardien de but allemand à la 65e minute du match? Lui seul le sait. Et encore. Quand Patrick Battiston se présente seul devant son but, Schumacher sort de sa surface comme une furie et, sans jamais jeter un œil au ballon, vient percuter le joueur français avec une violence inouïe. Un instant, on croit Battiston mort. L'arbitre, le sinistre M.Corver, n'expulse pas la coupable. A vrai dire, chose invraisemblable, il ne signale même pas de faute, ordonnant une sortie de but. Détestable, Schumacher le sera plus encore après le match. Refusant de s'excuser, il dira simplement avec cynisme qu'il est prêt à payer le dentiste à Battiston si cela pouvait lui faire plaisir.
En 2008, il est revenu sur ce triste épisode, qui a terni son image à jamais, même si cela ne lui a jamais posé de problème. "Je suis devenu la figure du mal, mais si j'étais encore gardien aujourd'hui, je quitterais mon but de la même façon, a-t-il alors assuré. Je changerais une chose cependant : mon comportement pendant les soins et après la rencontre n'a pas été correct." Alléluia. Merci Toni. Peut-être faut-il chercher les raisons de son comportement dans son autobiographie, Coup de sifflet, parue en 1987, dans laquelle il explique que les joueurs allemands prenaient de l'éphédrine afin d'augmenter leur taux d'agressivité en match. Quatre ans après Séville, toujours en demi-finale, la France butera à nouveau sur la R.F.A. et Schumacher, absolument remarquable, sera un des artisans du succès ouest-allemand. Après tout, en dehors d'être le boucher de Séville, il était, aussi, un très grand gardien. Malheureusement pour lui, il a perdu les deux finales qu'il a disputées, en 1982 et 1986.
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Harald Schumacher