Badou Zaki dédramatise l’élimination des Verts : «L’Algérie a vécu des crises bien pires par le passé et a su se relever»

L’ancien coach du CR Belouizdad et de la sélection marocaine, Badou Zaki, actuellement à la tête du club de Tanger, a accepté de répondre à nos questions et nous parler de l’élimination surprise de l’Algérie de la course à la Coupe du monde 2018. Même s’il n’a pas souhaité trop s’étaler sur les raisons techniques qui ont mené les Verts à cet échec, il a toutefois tenu à dédramatiser la situation, appelant les responsables du football algérien à prendre le recul nécessaire pour mettre en place les changements appropriés.

Quelles sont vos nouvelles ?
Je vais bien, El Hamdoulilah, et tout se passe pour le mieux.
Comme vous le savez sans doute, l’Algérie a été battue par la Zambie en aller et retour et est désormais officiellement éliminée de la course à la qualification pour la Coupe du monde 2018. Votre commentaire ?
Oui, j’ai suivi ça et je suis triste pour l’Algérie. Après, je n’ai pas vraiment de commentaire à faire au sujet de cette élimination. Je suis un peu loin de l’équipe et je ne sais pas exactement ce qui s’est passé. Je ne suis pas habilité du coup à analyser ou donner les raisons de cette élimination.
Mais vous vous attendiez à cette élimination prématurée...
Non, bien évidemment. Mais maintenant, le mal est fait et je pense que l’Algérie et son football ont les hommes qu’il faut pour relever la tête à cette sélection. Je pense que l’Equipe d’Algérie a vécu pareille situation par le passé et a su comment revenir sur les rails. A mon avis, il ne faut pas enterrer d’ores et déjà cette sélection car elle est pétrie de qualités. Le football est ainsi fait. Il y a des hauts et des bas et je pense que malgré cet échec, vous avez les joueurs qui pourront aider la sélection à revenir en force à l’avenir.
Beaucoup appellent à faire le ménage dans l’effectif. Vous qui avez travaillé dans le championnat algérien, pensez-vous qu’il faudra donner plus de chances aux joueurs locaux ?
Ecoutez, l’Algérie appartient à tout le monde. Que ce soit les joueurs locaux ou ceux qui évoluent à l’étranger, on ne doit retenir que les meilleurs. Le sélectionneur national doit assumer en ce sens la responsabilité. Tout est mis à sa disposition, même si les résultats au final n’ont pas été à la hauteur de ce qu’espérait le public algérien. Je pense que les responsables du football algérien qui sont en place vont étudier les raisons de l’échec et trouver les solutions. Et permettez-moi de rajouter quelque chose.
Oui, allez-y…
Le football a beaucoup évolué ces dernières années. Vous voyez bien que des sélections prestigieuses comme l’Argentine ou le Chili peuvent ne pas se qualifier elles aussi pour la prochaine Coupe du monde, en dépit des grands joueurs qu’elles disposent. La Fédération algérienne de football doit prendre le recul nécessaire pour bien analyser ce qui ne va pas avant de prendre les bonnes décisions. Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, le football algérien a vécu des crises par le passé, mais a su s’en sortir.
Beaucoup d’Algériens exigent le départ du coach Alcaraz. Pensez-vous que ça sera la solution ?
Les supporters algériens comme les marocains aiment beaucoup leur sélection et n’acceptent pas de ne pas la voir participer aux grands événements, mais c’est ça le football. Il faut accepter les échecs pour aller de l’avant. C’est les mêmes joueurs qui ont donné du bonheur aux Algériens en 2014. Ils ne doivent pas oublier ça. Maintenant, c’est une période plus difficile, mais à l’avenir, ça peut changer aussi.
Plusieurs grosses sélections africaines peinent durant ces éliminatoires du Mondial 2018 à l’image de l’Algérie, le Ghana, la Côte d’Ivoire et d’autres. Pourquoi selon vous ?
Vous savez, il n’y a plus de petites équipes. Quand on voit le groupe du Maroc, le Gabon, qui était loin des calculs après sa défaite la semaine passée à domicile (0-3) devant la Côte-d’Ivoire est revenu finalement en force suite à sa victoire surprenante à Abidjan face à cette même équipe ivoirienne. Le Gabon est à présent à un point du Maroc et deux de la Côte d’Ivoire. Il faut être très fort pour terminer premier du groupe. La Zambie a pu battre l’Algérie, qui l’aurait cru ! On a vu le Maroc qui a battu le Mali 6-0 n’a pu que faire match nul (0-0), quatre jours plus tard à Bamako.
Quelles sont, selon vous, les chances du Maroc d’aller en Russie ?
Tout le monde a ses chances dans ce groupe. Le Maroc a son destin entre ses pieds. S’il gagne ses deux derniers matchs, il terminera premier. Pareil pour la Côte d’Ivoire et le Gabon. Evidemment, en tant que Marocain, j’espère que mon pays va se qualifier, mais dans le football, rien n’est sûr avant. Ça se jouera sur de petits détails.
Dernière question. Vous suivez toujours l’actualité de votre ancien club, le CRB ?
Bien sûr. Le CRB est toujours dans mon cœur, au vu de la saison que j’ai vécue avec lui. Ma relation avec la direction et les supporters est forte. Je continue donc à suivre les résultats du club. D’ailleurs, j’étais très heureux de la victoire acquise face à l’USMBA lors de la première journée du championnat. J’ai suivi le match à travers la télé. Je lui souhaite beaucoup de succès en championnat et en Coupe d’Afrique.
Merci coach et bonne continuation avec l’IR Tanger…
Merci. Transmettez mes salutations aux Algériens.

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