Auteur :
Nedjmedine S.
vendredi 27 janvier 2017 21:54
Le technicien français Alain Perrin a répondu à toutes nos questions et cela sans aucun détour. Il nous parlera de la CAN et précisera que pour lui, l'élimination de certaines grandes nations du football africain n'est en réalité pas une surprise. Il dira que le nivellement des valeurs qui a débuté il y a de cela près de deux décennies se confirme. Par ailleurs, il nous dira que la fin de mission de Leekens ne l’a pas étonné, pour la simple raison que les responsables du football algérien tenaient énormément à un bon parcours au cours de cette compétition.
Avant toute chose, quelles sont les nouvelles ?
Elles sont excellentes, je vous remercie. C'est avec grand plaisir que je répondrai à toutes vos questions.
Commençons par ce qui fait l'actualité du football, c'est-à-dire la CAN qui se déroule au Gabon. Qu'avez-vous à dire et cela juste après la fin de la phase de poules ?
Plusieurs matchs étaient d'un bon niveau technique. D'autres beaucoup moins. Il y a des joueurs qui ont confirmé tout le bien qu'on pensait d'eux, d'autres par contre ont énormément déçu. Il y a eu aussi des révélations et ce sont là de bonnes surprises qui montrent que l'avenir du football africain est assuré.
Quelle explication pouvez-vous donner de l'élimination des nations comme l'Algérie, la Côte d'Ivoire et le Mali et cela dès le premier tour ?
Je dirais que ce ne sont pas vraiment des surprises. Il faut dire que tous les groupes étaient assez relevés avec trois, voire quatre réels prétendants à la qualification aux quarts de finale. Ces équipes n'ont pas pu ou non pas réussi à faire valoir leurs atouts. Cela est dû en grande partie à la qualité de l'opposition qu'ils avaient en face d'eux. Si nous prenons le cas de l'Algérie, je pense que leur entame de compétition a été catastrophique avec un nul, il faut le dire, inespéré pour le Zimbabwe. Cette équipe s'est avérée être un obstacle que les Algériens n'ont pas réussi à franchir. Il faut dire que jouer contre le Zimbabwe à l'occasion de la première journée et le faire un peu plus tard n'est pas du tout pareil. Pour des nations comme le Mali et encore plus la Côte d'Ivoire, ils ont rencontré le même genre de difficultés.
Qu'est-ce qui a vraiment manqué à l'Algérie lors de cette CAN ?
Vous savez, lors des grandes compétitions, les matchs se jouent maintenant sur un rien. Pour ce qui est de l'équipe d'Algérie, elle est de qualité. L'une des remarques qui pourraient être faites est qu'elle a joué par à-coups. Elle a aussi énormément manqué d'engagement et de volonté, si on la compare à d'autres nations. Il faut dire que la chance n'était pas du côté des joueurs algériens. Je maintiens que c'est surtout le nul concédé d'entrée contre le Zimbabwe qui a tôt fait de faire douter tout le monde. Il fallait réagir lors du deuxième match et il y a eu cette succession d'erreurs défensives, disons inadmissibles, à ce niveau.
Est-ce que son élimination est une surprise ?
L'Algérie est une des grandes nations du football en Afrique et cela au vu de ses performances lors du dernier Mondial. On n'a pas hésité à faire de l'Algérie un des potentiels vainqueurs de l'épreuve et cela à juste titre. Maintenant, la réalité du terrain est tout autre. Il ne faut pas oublier que cette compétition est très compliquée à négocier et cela pour plusieurs raisons.
Justement, elle éprouve des difficultés lors des CAN qui se jouent en Afrique subtropicale. Un commentaire ?
L'équipe d'Algérie est truffée de joueurs de qualité. Lors du Mondial brésilien, ils ont réussi à se mettre au service du collectif et cela au vu du niveau des équipes qui étaient au sein de leur groupe. Cela a donné un bel amalgame avec la réussite qu'on lui connaît. Peut-être que lors de cette CAN, il y a eu de la suffisance. On s'est peut-être dit que, sans trop forcer, la qualification serait acquise. Je dirais que plusieurs joueurs ne sont pas vraiment allés au charbon et cela ne pardonne pas dans une compétition comme la CAN.
Revenons un peu en arrière. Vous étiez sur le point de vous engager à la barre technique de la sélection algérienne. Pour quelles raisons les choses n'ont-elles pas abouti ?
Les contacts avec les responsables du football de votre pays datent du mois d'octobre. Je ne vous cache pas qu'entraîner l'équipe d'Algérie est un beau challenge. Il y a eu par la suite un autre choix qui a été fait. Ce sont des choses qui arrivent.
Êtes-vous surpris par le départ de Leekens ?
Pas du tout. Les responsables du football algérien avaient fait de cette Coupe d'Afrique un objectif majeur. L'équipe a été éliminée au premier tour et le départ de Leekens qui était le premier responsable technique est somme toute logique.
Votre nom a souvent été évoqué pour remplacer Leekens. Qu'en pensez-vous ?
Avant toute chose, je dois vous avouer qu'il n'y a pour le moment aucun contact avec les responsables de la Fédération algérienne de football. Entraîner l'équipe d'Algérie ne peut être que valorisant. Maintenant, il y a de cela quatre mois, je ne représentais pas le profil recherché. Est-ce que les choses ont changé depuis ? L'avenir nous le dira.
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