Auteur :
K. L.
samedi 10 décembre 2016 21:35
L’aventure de Abdelkader Amrani dans la capitale des hauts plateaux, pourtant prometteuse à son arrivée, n’aura duré que six mois. Avant-hier vendredi, à l’issue d’une défaite cuisante face à l’USMA, le coach sétifien annonce sa fin de mission qu’il avait décidée quelques minutes auparavant lorsqu’il coachait son équipe à partir de la main courante. C’est en voyant son équipe jouer vendredi qu’il s’est aperçu que c’est le moment de partir. « Quand il faut partir, il faut partir et c’est tout », disait-il, visiblement très déçu et très dépité par la réaction de ses joueurs sur le terrain. De la main courante, Amrani avait compris que son équipe n’était pas présente sur le terrain et que le cœur n’y était pas. « Une équipe qui joue le titre ne joue pas comme ça. En face, il y avait de l’agressivité, de la rage et de l’envie. Nous, nous n’en avions pas », fait-il remarquer pour expliquer cette nonchalance pour le moins curieuse de ses joueurs qui auraient pu repartir avec une facture plus salée. « Par moments, on avait la possession du ballon, mais on a usé de balles latérales alors que cela ne servait à rien. En plus, on perdait presque toutes les balles au milieu et tous les duels », note-t-il. Par la suite, le troisième but est venu confirmer tout ce qu’il voyait sur le terrain et c’est là où il a décidé que ce match était son dernier sur le banc de l’Entente.
On fait grève le mardi et on va jouer le prétendant le vendredi
De toutes les manières, la débâcle de Bologhine était prévisible. Peut-être pas avec cette ampleur, mais on avait du mal à croire en une équipe qui, trois jours auparavant était en grève et menaçait de la reprendre dimanche si les promesses de la direction ne sont pas tenues. Ce n’est sans doute pas avec un état d’esprit pareil qu’on va chercher un résultat, chez le prétendant en force de surcroît. L’on imagine alors dans quel état psychologique un joueur aborde un match aussi important en pensant à reprendre la grève deux jours après. La crise couvait en fait, mais on faisait semblant de ne pas la voir. Elle était là, au quotidien, mais on détournait le regard en adoptant la politique de l’autruche. Ce problème financier qui est venu ébranler la maison sétifienne n’explique pas tout, mais il est en grande partie responsable de cette situation. Lorsque Amrani avait pris l’équipe en main au mois de juin, il était convaincu qu’il y avait de la matière pour redorer le blason d’une équipe qui était aux abois à la fin du précédent exercice. « Oui, l’Entente a les moyens de remporter la LDC 2016 », déclarait-il à son arrivée, il n’avait pas peur de se mettre la pression dès le départ, il était sûr qu’il avait un groupe qui a suffisamment de moyens pour aller au bout de ses rêves. Il a vite déchanté en concédant sa première défaite contre Mamelodi Sundowns avant de comprendre qu’il n’avait pas pris en compte certains paramètres qui lui échappaient. Hier, on a appris aussi que lui et son staff n’étaient pas payés depuis quatre mois. Avant le match de l’USMA, Amrani aurait attiré l’attention de son président sur cette situation. Il lui aurait demandé de faire en sorte de régler ce problème le plus vite possible. C’est dire que même chez le staff technique, la sérénité n’y était pas vraiment.
Menace de reprendre la grève dimanche
Toujours en ce qui concerne ce mouvement de grève qui a été déclenché mardi dernier avec le boycott de la séance de l’après-midi, l’on est très impatients de savoir ce qui va se passer aujourd’hui car, comme nous l’avons fait savoir, les joueurs avaient menacé d’observer de nouveau une grève dimanche si leurs salaires ne sont pas versés dans leurs comptes comme convenu. Et cette fois, la grève serait illimitée. Bien qu’occupé par le départ de l’entraîneur auquel il va falloir trouver un remplaçant le plus vite possible, le bureau directeur de l’Entente se réunira aujourd’hui pour examiner la situation et pour entreprendre les démarches qu’il faut. La priorité serait d’étouffer le mouvement de grève et de trouver très vite une solution au problème pour que le groupe puisse au moins se concentrer de nouveau sur le sujet. Car les matchs vont s’enchaîner, en championnat comme en coupe, et il vaut mieux réunir les conditions nécessaires et le minimum de moyens pour faire repartir la machine, du moins jusqu’à la fin du mois où on aura le temps de se pencher de nouveau sur le problème en allant au fond des choses.
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Abdelkader Amrani