Auteur :
Saïd Djoudi
lundi 17 octobre 2016 19:30
C’était prévisible, mais c’est désormais officiel. Kamel Mouassa n’est plus l’entraîneur de la JSK. Alors qu’il était déjà annoncé partant suite à la défaite face à la JSS, la direction kabyle a prôné la stabilité et décide de lui renouveler sa confiance. Cependant encore une fois, l’équipe n’a pas bien fonctionné face au MOB. Même avec un but inscrit en début de match, les Jaune et Vert ont encore une fois, été tenus en échec devant leurs supporters. Mais ce résultat est loin d’être la cause du départ de l’entraîneur. D’après nos sources, c’est sa relation assez froide avec ses joueurs qu’il l’a poussé à demander son départ hier matin. Alors qu’il devait tout étaler avec les joueurs aujourd’hui, à l’occasion de la reprise, Kamel Mouassa a préféré mettre fin à ses fonctions en demandant la résiliation de son contrat. Et même si Hannachi ne voulait pas l’accepter, il a fini par céder. Il a jugé impossible de pouvoir travailler avec des joueurs qui l’ont ouvertement critiqué dans son dos. Partir était la meilleure solution pour lui. Aujourd’hui, la JSK se retrouve sans entraîneur à quelques jours seulement d’un déplacement délicat à Bologhine pour affronter l’USMA.
Il a dirigé 15 matchs au total, il n’en a perdu que deux
Recruté après de mauvais résultats sous la houlette de Dominique Bijotat, Kamel Mouassa et en l’espace de quelques journées, a réussi à ramener du calme à la maison. D’ailleurs, il a même replacé le club en haut du tableau tout en décrochant une place qualificative à une compétition africaine. Au total, Mouassa a dirigé 15 rencontres et n’en a perdu que deux seulement. Un bilan plus au moins positif car si ce n’est les erreurs d’arbitrages, la JSK aurait au moins occupé l’une des quatre premières places.
Kherroubi assurera l’intérim entre temps
Avant la nomination du futur entraîneur, c’est l’adjoint, Mounaïm Kherroubi qui sera appelé à assurer l’intérim. D’ailleurs, c’est lui qui va diriger la séance de reprise qui aura lieu aujourd’hui. Ce dernier va préparer le groupe en prévision du match face à l’USMA dans lequel l’équipe n’aura plus le droit à l’erreur. Entre temps, les dirigeants étudient plusieurs CV avant de choisir le futur coach.
«J’ai été trahi par deux joueurs»
En 24 heures, la situation s’est dégradée à la JSK ! Au lendemain du match nul concédé à domicile face au MOB (1-1), la direction a convoqué les deux attaquants, Boulaouidet et Ziaya pour leur demander des explications concernant leur rendement jugé très moyen pour ne pas dire «faible». Une décision qui n’a pas été du goût des autres joueurs lesquels ont décidé de décaler l’entraînement de la matinée de quelques minutes pour pouvoir assister à l’audition. En effet, le président Hannachi ainsi que les autres dirigeants étaient très attentifs aux «justifications» des joueurs lesquels ont soutenu dans un premier temps, leurs deux coéquipiers, avant de s’attaquer ouvertement à l’entraîneur Kamel Mouassa, qui selon eux, manque de méthode de communication. Ils ont révélé à Hannachi qu’il crie trop pendant les entraînements et qu’il augmente tout le temps la charge du travail. Des révélations qui ont étonné le boss kabyle lequel a décidé de prendre des mesures nécessaires. Quelques heures plus tard, soit hier matin, la décision est tombée, Kamel Mouassa sera remercié en fin d’après-midi. Le coach qui était déjà au courant, a accepté de répondre à nos questions, lui qui préparait déjà ses valises : «Apparemment, il m’est presque impossible de continuer à la tête de la JSK. J’ai été informée de la décision prise par la direction et j’ai accepté de résilier mon contrat pour le bien de cette équipe. Je l’ai toujours dit, en plus de Guelma, je suis très attaché à deux clubs, l’USMB et la JSK. Je ne regrette pas d’avoir travaillé dans cette équipe depuis la saison passée. Bonne chance !»
«Qui sait, le club pourrait provoquer le déclic après mon départ»
Selon le désormais ancien entraîneur de la JSK, l’équipe qui n’a gagné aucun match à domicile depuis le début de saison, pourrait provoquer le déclic dès la prochaine journée : «Si c’est moi le club, on le constatera prochainement. Qui sait, le club pourrait provoquer le déclic après mon départ. C’est ce que je souhaite d’ailleurs, car la JSK mérite de jouer les premiers rôles. Je l’ai déjà dit, je n’avais aucun problème à rendre mon tablier. L’intérêt du club passe avant tout.»
«Je crains vraiment que la situation ne se complique davantage»
Poursuivant son intervention, Kamel Mouassa s’est montré inquiet par rapport à l’avenir de l’équipe en championnat cette saison. Selon lui, la situation pourrait se compliquer davantage : «Sincèrement, il est possible que les joueurs vont provoquer le déclic, mais il se pourrait aussi que la situation se complique aussi davantage. Il faut laisser cette équipe travailler, c’est tout ce que je demande.»
«Je voulais démissionner après le derby, Hannachi a refusé»
Vraisemblablement, Mouassa allait jeter l’éponge à l’issue du match nul concédé à domicile face au MOB. Seulement, c’est les responsables de l’équipe à leur tête le président Hannachi, qui ont refusé de se séparer des services de leur coach : «Je n’ai jamais fui mes responsabilités. J’ai une part de responsabilité dans les résultats enregistrés. D’ailleurs, j’allais démissionner juste à la fin du match face au MOB. C’est le président Hannachi en personne qui a refusé. Et comme je suis très proche de cette équipe, j’ai accepté de poursuivre ma mission.»
«Je n’ai aucun problème avec qui que ce soit»
Revenons sur sa relation très tendue avec les joueurs, le coach a préféré ne rien dire laissant chacun à sa conscience : «Vous savez, je n’ai aucun problème avec les joueurs. Je les traitais comme s’ils étaient mes fils. Donc, de préférence je ne parlerai pas d’eux. Je ne suis plus leur entraîneur.»
«Je savais que les joueurs allaient rencontrer Hannachi»
Pour ce qui est de la réunion que les joueurs avaient tenue avec le président Hannachi en solidarité avec les deux attaquants, Boulaouidet et Ziaya, Mouassa estime qu’il était au courant de tout : «Écoutez, je savais que les joueurs allaient rencontrer le président Hannachi. Ils me l’ont fait savoir la veille. Je crois que c’est de leur droit de soutenir leurs coéquipiers.»
«Deux attaquants ont raté plus de 10 buts, ils ont même été critiqués par les supporters»
D’après Mouassa, si le compartiment offensif n’a pas bien fonctionné, c’est parce que deux de ses attaquants n’étaient pas vraiment percutant. Selon lui, ils ont raté plusieurs occasions en sept matchs : «Deux attaquants ont raté plus de 10 buts. D’ailleurs, ils ont souvent été critiqués par les supporters. Je leur ai donné suffisamment de chance mais ils m’ont vraiment déçu.»
«Je suis venu pour une mission, mon contrat a été rempli»
Par ailleurs, le coach qui aura assuré sept matchs cette saison avant qu’il ne soit remercié, a déclaré qu’il a été recruté dans un moment où les joueurs avaient besoin de déclic. Aujourd’hui, son contrat, selon lui, a été bien rempli : «Je suis venu à la JSK pour une mission bien précise. Aujourd’hui, je dirais que je suis très fier de mon travail. Mon contrat a été bien rempli.»
«Je laisse la JSK au milieu du tableau et non à la dernière place»
Malgré toutes les rencontres ratées à domicile, la JSK n’est pas à la dernière place, comme l’explique le coach Mouassa : «Je vais partir, mais je ne vais pas laisser le club à la dernière place. Certes, on n’est pas premiers, mais on est au milieu du tableau. Ceci dit, avec un peu de chance, le club pourrait retrouver sa vitesse de croisière.»
«Les erreurs d’arbitrage nous ont handicapés»
C’est une vérité, la JSK a été lésée ces derniers temps. Après le «scandale» face à la JSS où le directeur du jeu avait refusé un but valable aux Canaris tout en accordant une réalisation imaginaire pour la JSS, Abid Charef et à l’occasion du derby face au MOB, a privé la JSK d’un penalty indiscutable en seconde période. D’après Mouassa, si ce n’est les erreurs d’arbitrage, la JSK n’aurait jamais connue une telle situation : «Certes, peut être qu’on ne marque pas beaucoup de buts, mais on crée quand même des occasions. Je pense que si ce n’était les erreurs d’arbitrages, on ne serait jamais arrivés là. Les décisions des referees nous ont coûtées plusieurs points que ce soit face à la JSS ou le MOB.»
«La JSK va retrouver la CAF après une longue période d’absence»
Afin de se justifier, Mouassa n’a pas manqué l’occasion de déclarer que c’est grâce à lui que la JSK a réussi à retrouver la compétition africaine qui fuit la maison depuis plusieurs années : «Lorsque j’ai pris l’équipe en main, elle jouait la relégation. Mais grâce aux efforts de tout le monde, nous avons réussi à redresser la barre. En fin de saison, l’équipe s’est classée troisième, une place qualificative à une compétition africaine.»
«Mon bilan est très positif, je n’ai concédé que deux défaites en 15 matchs»
Statistiquement parlant, le coach Guelmi estime que son bilan est plus que positif, lui qui a dirigé 15 matchs depuis son arrivée à la JSK et il n’en a perdu que deux : «Si on parle statistique, j’ai dirigé 15 matchs et n’en ai perdu que deux. Donc, je considère mon passage à la JSK très positif.»
«J’ai été trahi par deux joueurs»
Toujours concernant sa relation avec les joueurs, Mouassa dira : «Je n’ai pas de problème avec tous les joueurs sauf deux qui m’ont trahi. Pourtant, je leur ai accordé suffisamment de chance, mais à la fin, ils m’ont tourné le dos.»
«Ziaya est un professionnel»
Ayant toujours défendu Ziaya, le désormais ancien entraîneur de la JSK ajoutera : «J’ai toujours eu une relation parfaite avec Ziaya. C’est un joueur professionnel qui sait jouer au football. Il a déjà fait ses preuves et il ne peut pas d’un moment à l’autre devenir un joueur faible. Il n’aura besoin que d’un peu de temps pour se libérer.»
S. Djoudi
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