Gourcuff dresse un dernier constat avant d’aller à Mongomo

Christian Gourcuff a animé hier une conférence de presse à la salle des conférences du complexe olympique Mohamed-Boudiaf à Alger. Ce point de presse intervient au début du dernier stage de préparation de l’EN, en prévision de la Coupe d’Afrique des nations 2015 qui aura lieu en Guinée Equatoriale. Aussi, c’est le dernier point de presse du sélectionneur national avant d’aller en Tunisie pour affronter en amical les Aigles de Carthage, le 11 janvier. Bref, Christian Gourcuff a expliqué tout ce qu’il pouvait à la presse nationale, sachant surtout que c’est la première fois depuis de très longues années que les choses ne sont pas tenues secrètes.
«A cause des retards, le programme a connu des modifications»
Christian Gourcuff a commencé par les retards qui semblent l’avoir carrément agacé. Même si le sélectionneur national s’est montré assez calme, mais il faut savoir que tous ces retards ont chamboulé son programme. Christian Gourcuff l’a même avoué publiquement : «A cause des retards, le programme de préparation a connu des modifications. Vous savez, la FIFA a fait une circulaire permettant aux clubs de pouvoir utiliser les joueurs jusqu’au dimanche 4 janvier. Du coup, tous les joueurs seront à Alger lundi 5 janvier. C’est pour cela donc qu’on a procédé à la modification du plan de préparation».
«On aura presque une semaine de préparation avant d’affronter la Tunisie»
Toujours à propos de la préparation de l’EN, Christian Gourcuff estime qu’il y aura presque une semaine de préparation avant d’affronter la sélection tunisienne en amical, au stade de Radès. «On aura presque une semaine de préparation, même après la modification du programme de préparation. Cela n’a pas posé problème. Ça va être suffisant pour nous.» Interrogé sur les difficultés de rassembler les joueurs par rapport au FC Lorient lorsqu’il était entraîneur en chef, Gourcuff dira : «Oui, c’est complètement différent. Il faut savoir que lorsqu’on est entraîneur de club, c’est plus facile de rassembler les joueurs, par rapport à une sélection nationale. Par exemple, depuis ma venue, je n’ai pas pu avoir les joueurs longtemps. Vous savez, on avait deux jours d’entraînement, après on voyageait directement vers l’étranger pour affronter l’adversaire puis on rentrait et on avait deux jours d’entraînement avant d’enchaîner avec le second match. On n’a pas eu beaucoup de temps pour travailler et c’est dommage ! Entre sélectionneur et entraîneur de club, c’est complètement différent. En club, on peut avoir les joueurs tout le temps, en sélection, non».  
«Le match de la Tunisie sera très important pour nous»
 Christian Gourcuff s’est exprimé aussi sur le match amical face à la Tunisie qui aura lieu le 11 janvier à Radès. Il estime, en effet, que les Aigles de Carthage vont être un très bon adversaire pour se préparer à cette trentième édition de la Coupe d’Afrique des nations : «La Tunisie, on l’a choisie depuis quelques semaines. Je pense sincèrement que ça va être un bon test pour nous et pour pouvoir évaluer la préparation du groupe. La Tunisie sera un bon sparring-partner parce qu’elle possède un très bon groupe tout d’abord, puis elle a un style de jeu complètement différent du nôtre et de celui de nos adversaires».
«Je pense qu’un seul match est suffisant avant d’entamer un tel tournoi»
Un seul match amical avant d’entamer la CAN est-il suffisant ? Gourcuff pense que oui, bien que beaucoup de nos confrères estiment que ce ne sera pas suffisant. Le sélectionneur national s’est exprimé à ce propos : «Je pense que le fait de jouer un seul match sera carrément suffisant. On ne pourra pas disputer un deuxième dans la mesure où on ratera deux séances d’entraînement. Vous savez, les entraînements sont très importants aussi puisqu’on travaille le volet tactique et il y a aussi les oppositions qui sont intéressantes. De ce côté, il n’y a pas de problème».

L’Afrique du Sud : «C’est un adversaire très costaud»
Pour ce qui concerne la sélection sud-africaine qui affrontera les Verts lors de la première rencontre du premier tour de cette CAN, le 19 janvier à Mongomo, le sélectionneur a déjà supervisé les Bafana-Bafana. Christian Gourcuff a été impressionné par le rendement de cette jeune équipe. Voici ce qu’il pense de son premier adversaire : «L’Afrique du Sud sera un sérieux adversaire. Il faut prendre cette équipe très au sérieux. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une très bonne équipe qui s’est qualifiée haut la main à ce tournoi. J’ai été vraiment impressionné par son rendement lors des éliminatoires».

Préparation pour la CAN : «On a choisi de rester le plus longtemps possible à Sidi-Moussa»
Pour ce qui est de la préparation elle-même en prévision de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations, Gourcuff a annoncé que c’est lui-même qui a voulu rester le plus longtemps possible au centre technique de Sidi-Moussa, afin de bénéficier des meilleures conditions de préparation. Le sélectionneur précise : «Ecoutez, pour ce qui est du lieu de préparation, il fallait carrément faire un choix. On avait deux possibilités, mais en fin de compte, on a choisi de rester au CTN de Sidi-Moussa pour se préparer chez nous en prévision de ce tournoi. A Sidi-Moussa, il y a toutes les conditions nécessaires pour bien se préparer et nous n’allons manquer de rien».
«A Mongomo, on aura de gros problèmes d’entraînement»
A Mongomo là où la sélection algérienne disputera ses deux premières rencontres de cette CAN, les conditions, notamment ceux de préparation, sont délicates. Christian Gourcuff le sait parfaitement. D’ailleurs, tellement il craignait ce problème, il a décidé de profiter le maximum possible des conditions offertes à Sidi-Moussa : «Vous savez, l’une des raisons m’ayant poussé à rester le plus longtemps possible au CTN de Sidi-Moussa, c'est les conditions d’entraînements assez délicate là-bas. Il n’y a qu’un seul terrain d’entraînement et le comité d’organisation va procéder à un tirage au sort pour déterminer le planning des entraînements. Je sais que ça va être difficile pour les quatre équipes et pas uniquement l’Algérie, mais que voulez-vous que je vous dise, il faut faire avec».
«4 jours pour nous acclimater, ce n’est pas mal»
Dans tout ça, la question que tous les journalistes se posaient est : quatre jours seront-ils suffisant aux joueurs pour s’acclimater ? Gourcuff est confiant : «On ira à Mongomo le 15 janvier pour la CAN. Je pense que quatre jours seront largement suffisants à nos joueurs pour pouvoir s’acclimater aux conditions de Mongomo. De ce côté, je ne suis pas du tout inquiet».
 

Mbolhi : «Il s’est bien préparé, même physiquement»
Le sujet de Mbolhi a été abordé. Il faut dire que pour ce qui concerne le gardien de but de l’EN, son manque de compétition est non seulement un sujet d’actualité, mais il est aussi devenu une habitude aux journalistes de poser des questions sur son état de préparation. Ainsi, après Abdelhak Benchikha et Vahid Halilhodzic, Christian Gourcuff s’est vu lui aussi interrogé par la presse nationale au sujet de la préparation du portier des Verts, Raïs Mbolhi. L’entraîneur national s’est montré, en effet, très rassuré par la préparation effectuée par son gardien sous la coupe du revenant Michael Bolly, excellent dans la préparation spécifique des gardiens de but, comme il l’a déjà fait avec ce même Mbolhi avant la Coupe du monde 2014. Gourcuff a déclaré au sujet de Mbolhi : «Mbolhi s’est bien préparé sur le plan physique. Sous la coupe de Michael Bolly, il s’est préparé bien comme il faut. Tout d’abord, ils sont restés un bon moment aux Etats-Unis pour travailler ensemble, avant qu’ils ne rentrent à Paris pour une seconde phase de préparation. J’ai constaté que Mbolhi est en bonne forme physique».
«La crainte, c’est le manque de repères»
Si sur le plan physique, le problème ne va pas se poser, selon le sélectionneur national, ce dernier craint en effet un manque de repères au cours des trois matchs du premier tour. Le manque de repères est dû au manque de compétition. Christian Gourcuff explique ses appréhensions : «Je vous ai dit que sur le plan physique, je ne crains rien du tout puisqu’il a montré qu’il était bien, par contre, je crains un manque de repères. J’espère que tout ira bien. Moi, j’ai confiance en lui».
 

Il explique le remplacement de Belkalem et Abeïd : «Je n’avais pas d'autre choix que Cadamuro»
Concernant les choix effectués, Christian Gourcuff a refait une synthèse de la première liste des joueurs, arrêté le 15 décembre dernier. «Comme vous le savez, j’ai rendu publique le 15 décembre dernier une liste de 23 joueurs, en plus de sept autres réservistes. Seulement, ce ne sera pas cette liste qui sera transmise à la CAF. Comme vous le savez tous, il y a eu des changements». Justement, Gourcuff a abordé les deux cas. Concernant Essaid Belkalem, le défenseur central de Trabzonspor souffre d’une élongation. Cette blessure a obligé le sélectionneur national à choisir Liassine Cadamuro, défenseur d’Osasuna, pour remplacer l’ex-Kabyle. Gourcuff donne son avis : «Vous savez, Belkalem était blessé avant qu’il ne se rétablisse. Finalement, il a rechuté. Avec une élongation qui nécessite des jours de repos, il était impossible donc de prendre le joueur à la phase finale de la CAN. J’ai donc choisi de le remplacer par Liassine Cadamuro». Concernant justement le choix de ce dernier, Gourcuff réplique : «J’avais une liste de sept joueurs réservistes. L’unique joueur qui peut m’intéresser dans ce cas là, c’est bel et bien Liassine Cadamuro. Ce dernier peut jouer dans l’axe et même sur les flancs». Interrogé sur le fait que le joueur est aligné sur le couloir gauche à Osasuna, le sélectionneur pense : «C’est vrai, il est aligné sur le couloir gauche de la défense. C’est un peu gênant, mais on fera avec».  
«Voilà pourquoi j’ai choisi Kashi»
Le deuxième joueur à avoir été écarté de la liste des 23 pour la CAN, c’est Mehdi Abeïd. Le milieu de terrain de Newcastle a contracté une blessure vendredi. Avec toute la période de repos qu’il a observé et cette nouvelle blessure, Christian Gourcuff a décidé de l’écarter définitivement de la liste finale, comme il l’explique : «Le deuxième joueur qui a été écarté de la liste finale de la CAN, c’est Mehdi Abeïd. Il a contracté une blessure qui ne lui permettra pas d’être parmi le groupe en Guinée Equatoriale. J’ai donc décidé de le remplacer». Justement, pour le remplacer, le choix a été fait. C’est le milieu de terrain du FC Metz, Ahmed Kashi qui a été choisi : «J’ai choisi Ahmed Kashi pour remplacer Mehdi Abeïd. C’est un choix fait par complémentarité. Vous savez, il y a des critères importants sur lesquels je me base. Tout d’abord, il y a la compétitivité. Il y a aussi les qualités individuelles puis l’aptitude chez le joueur d’accepter diverses situations comme le banc de touche par exemple. Ce troisième point est très important». Christian Gourcuff n’a pas manqué aussi l’occasion de faire les éloges de Kashi : «Vous savez, j’ai choisi Kashi parce qu’il faut faire des choix. Il a effectué une saison vraiment pleine avec le FC Metz, l’exercice écoulé».   
«Il faut savoir que je n’ai pas à justifier mes choix »
Interrogé par la suite sur le choix de Kashi au détriment de Adlane Guedioura qui possède beaucoup d’expérience par rapport au joueur du FC Metz, Gourcuff a expliqué aux journalistes qu’il n’avait pas à justifier ses choix : «Je n’ai pas à justifier mes choix. J’ai décidé de prendre pour la CAN Ahmed Kashi au lieu d’un autre joueur, ça reste mon choix. Je vous ai déjà expliqué qu’il y a des critères sur lesquels je me suis basé afin d’établir la liste des joueurs retenus. C’est un choix qui me concerne par rapport à ce que je vois dans le groupe».
 

Objectif : «Peu importe les adversaires, l’essentiel est d’imposer notre jeu sur le terrain»
Pour ce qui concerne la phase finale de la CAN, Gourcuff a été fidèle à son discours. Pour lui, peu importe l’adversaire, l’essentiel est d’imposer son jeu pour gagner sur le terrain : «Pour moi, peu importe les adversaires de la sélection nationale, il faudra imposer notre rythme et notre style de jeu. Je sais que nous allons affronter des équipes très solides avec des styles de jeu différents, mais il faut s’imposer sur le terrain».  
«Je veux gagner tous les matchs»
Pour Gourcuff, l’objectif reste toujours le même. Il faut impérativement s’imposer lors de toutes les rencontres : «Je sais qu’il ne faut pas se mettre dans la tête l’idée d’être intraitable et de pouvoir battre toutes les équipes. Seulement, mon objectif est de gagner toutes les rencontres. Je suis un gagneur et je veux gagner tous les matchs».
«Je suis venu avec une philosophie de jeu»
Gourcuff enchaîne : «Je suis venu en Algérie avec une philosophie de jeu. Je veux donner un plus à la sélection algérienne». Questionné sur son avenir même en cas d’échec lors de la CAN, Gourcuff a déclaré : «On n’en est pas encore là. Je pense à ça, mais je préfère penser comment on va gagner».
«Il faut poser la question au président au sujet de mon avenir en cas d’échec»
Toujours sur son avenir, Christian Gourcuff a annoncé : «Vous me posez la question à moi. Pour ce qui me concerne, il n’y a pas de problème. Il faut poser la question au président de la FAF. C’est lui qui décide. Moi, si on me dit : c’est bon, notre collaboration a pris fin, y a pas de souci, je pars».
«Les joueurs possèdent de l’expérience»
Concernant l’expérience des joueurs, Gourcuff estime qu’ils ont cette expérience, notamment ceux qui disputent l’Europa League et la Ligue des champions. Il a déclaré à ce propos : «Les joueurs possèdent de l’expérience. Je ne pense pas qu’ils soient novices comme vous dites. Il y a ceux qui évoluent dans les plus grands championnats du monde. Puis, il y a aussi ceux qui prennent part à la Ligue des champions et à l’Europa League. Du coup, le problème d’expérience ne va pas se poser, surtout que la plupart d’entre eux ont déjà disputé la Coupe du monde».
 

Affaire Ghilas : «Il s’est passé des choses que je ne  dévoilerai pas»
L’affaire Nabil Ghilas a fait couler beaucoup d’encre et de salive. La non convocation de l’attaquant de Cordoba a suscité une polémique. Surpris, l’agent du joueur s’était exprimé à travers des médias portugais où il a laissé croire que son joueur a été victime d’un complot. Néanmoins, des sources au niveau de la FAF annonce en effet que Nabil Ghilas avait très mal réagi à Bamako, au Mali, lorsque Gourcuff ne l’avait pas aligné. Ce dernier avait pris acte de ce comportement et décidé même de bannir ce joueur de la liste, même chez les réservistes. Interrogé hier lors de la conférence de presse, Christian Gourcuff n’a pas voulu donner le moindre détail, mais il a laissé croire qu’il y aurait bel et bien eu un incident à l’hôtel Radisson Blue de Bamako : «Je n’ai rien à dire sur le cas Nabil Ghilas. Je ne l’ai pas retenu, et puis ?! Même s’il s’est passé des choses que je ne vais pas dévoiler aujourd’hui lors de la conférence de presse. Je répète que pour la convocation des joueurs, il y a des critères, dont l’aptitude d’un joueur à accepter le banc de touche».

Taïder, Bentaleb et Lacen se disputent deux postes : «Je n’ai pas encore tranché»
Interrogé à propos des deux joueurs qui seront alignés dans la récupération, Christian Gourcuff dira en effet qu’il n’a pas encore fait son choix. Avec la présence de Saphir Taïder, Nabil Bentaleb et Medhi Lacen, le choix sera difficile à faire pour le sélectionneur national, sachant surtout que tous les trois sont compétitifs et ont tous effectué une première partie de saison exceptionnelle. Gourcuff déclare : «C’est vrai, il y a Taïder, Lacen et Bentaleb. Tous les trois seront en concurrence pour deux postes. Pour l’instant, je n’ai pas encore tranché. J’attends de voir les joueurs lors de ce stage et l’état de leur forme avant de prendre une quelconque décision. En tout cas, sachez que même si j’avais pris une décision par exemple pour le match de la Tunisie, je ne vous le dirai pas».   
«Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura des rotations»
Christian Gourcuff annonce aussi qu’il y aura des rotations durant cette CAN et que tous les joueurs vont être utilisés : «La présence par exemple des milieux de terrain que vous avez cités m’offre la solution d’opérer des changements lors de ce tournoi et d’envisager des rotations. Parfois, lorsqu’on a des joueurs dans les mêmes postes, ça donne des solutions. Si on jette un coup d’œil sur notre effectif, on a des doublures et c’est ce qui est intéressant».

Les déclarations de Bounedjah : «Je comprends sa frustration, mais je ne peux pas retenir tout le monde !»
Christian Gourcuff a refusé aussi de répondre aux déclarations de Baghdad Bounedjah, attaquant de l’Etoile du Sahel. Meilleur buteur du championnat tunisien la saison passée, l’ex-Harrachi avait critiqué le choix de Gourcuff. Il s’est dit aussi outré du fait d’avoir été jugé par Gourcuff au bout de dix minutes. Très diplomate comme à son habitude, Gourcuff a donné son avis : «Comme je vous ai dit, j’ai fait des choix. Je comprends la frustration de Bounedjah qui n’a pas été retenu pour la CAN. Je ne lui réponds pas, mais il faut savoir qu’il y a aussi de bons joueurs que je n’ai pas pu retenir. Je ne peux pas retenir tout le monde pour la CAN».

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