Auteur :
lundi 03 novembre 2014 12:05
Peu de stades méritent plus le qualificatif de "temple" que Wembley. Démolie en 2002 pour laisser place à une infrastructure ultramoderne, cette enceinte était un véritable British Museum du sport, un lieu où transpiraient de très grands moments de l'histoire du football. Surtout, jouer sous les célèbres tours jumelles, c'était quelque chose de spécial, le summum d'une carrière de footballeur.
Pour la majeure partie des joueurs, évoluer à l'Empire Stadium, puisque c'est ainsi qu'il a d'abord été appelé, signifiait se rapprocher de la "source", du lieu où avait été créé ce jeu. Pour les Anglais, cela faisait évidemment resurgir un nombre incalculable de souvenirs plus grands les uns que les autres. Wembley aura accueilli les Trois Lions pour le meilleur et pour le pire. En 1966, il a vu l'Angleterre intégrer le cercle très fermé des nations ayant gagné la Coupe du Monde de la FIFA.
Des noms célèbres et un 6-3 mémorable
Bobby Moore, l'homme qui a levé le trophée en ce 30 juillet 1966, se sera taillé une belle portion de succès sur la célèbre pelouse, puisqu'il y a également remporté la Cup 1964 et la Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupe 1965. Un bémol cependant, une défaite en 1975 avec Fulham contre son ancienne équipe de West Ham.
Autre star inoubliable de l'épopée de 1966, Bobby Charlton aura fait au moins aussi bien que son capitaine au-delà de la Coupe du Monde de la FIFA 1966, il a gagné la Cup en 1963 et la Coupe d'Europe avec le grand Manchester United de 1968. Cette formidable équipe comptait aussi dans ses rangs George Best, le plus grand joueur nord-irlandais de tous les temps, et l'Ecossais Dennis Law. En face, sous les couleurs du Benfica, un véritable "maudit" de Wembley : Eusebio. Sur cette pelouse "sacrée", le légendaire attaquant portugais a non seulement perdu la finale de 1968, mais aussi celle de 1963, sans parler de la demi-finale de la Coupe du Monde de la FIFA 1966 face à l'Angleterre...
En 1977, toujours sous le regard des tours jumelles, Johan Cruyff avait époustouflé les 90 000 supporters du stade lors d'un match amical remporté 2-0 par les Pays-Bas. Le Néerlandais a en outre soulevé ici une Coupe d'Europe en tant que joueur, avec l'Ajax en 1971, et en tant qu'entraîneur, avec Barcelone en 1992.
Autre grand joueur étranger à avoir enflammé la pelouse de Wembley, Ferenc Puskas (le " major galopant") y avait mené la Hongrie à une fameuse victoire 6-3 sur l'Angleterre, dans ce qui reste l'un des matches amicaux les plus fêtés et les plus importants de l'histoire. Pour qui voulait marquer les esprits dans le monde entier, Wembley était indéniablement la scène idéale. Les " Magiques Magyars" de 1953 avaient fait coup double, affirmant leur impressionnante maîtrise tout en soulignant le côté parfois naïf des Anglais.
Première défaite
C'est néanmoins l'Ecosse qui a été la première à venir défaire les Anglais dans leur antre de Wembley. C'était à l'occasion du deuxième affrontement des deux équipes en ces lieux, en 1928. Les Ecossais s'étaient alors largement imposés 5-1. Revanche deux ans plus tard pour les locaux, qui s'imposaient quasiment sur le même score : 5-2.
Aussi célébré ou presque que "son" équipe, Wembley a accueilli des coupes nationales et européennes diverses et variées. Le stade a ainsi servi de théâtre à toutes les finales de la Cup entre 1923 et 2000, toutes les finales de la League Cup de 1967 à 2000, ainsi que sept finales européennes (cinq de Coupe d'Europe des clubs champions et deux de Coupe des Coupes).
Un cheval blanc et Sir Stanley
De toutes les grandes finales de Cup organisées à Wembley, deux ressortent tout particulièrement : la "finale du cheval blanc" de 1923 et la "finale de Matthews", en 1953.
Dans un stade conçu pour accueillir 127 000 personnes, la première finale de la Cup aurait vu près de 250 000 spectateurs venir envahir le terrain. Résultat, le coup d'envoi avait été décalé de 45 minutes, le terrain étant envahi par les fans venus assister au match entre Bolton et West Ham. De cette confusion restera l'image d'un officier de la police montée, Constable George Scorey, occupé à rétablir l'ordre sur son légendaire cheval blanc, "Billy". Le premier but de la victoire 2-0 de Bolton avait été marqué alors qu'un joueur de West Ham était en train de se dépêtrer de la foule après être allé chercher le ballon pour effectuer une touche.
Trente ans plus tard, Sir Stanley Matthews, l'un des sportifs les plus admirés du pays, devenait la star d'une autre finale avec Bolton. A 38 ans, il tentait pour la troisième fois de remporter la FA Cup, mais les Wanderers, menant 3-1, semblaient avoir anéanti tous ses espoirs. Pourtant, le "magicien du dribble" allait mettre le feu pour permettre à Blackpool de finalement s'imposer 4-3. Ceux qui étaient à Wembley ce jour-là n'ont pas oublié.
Ce genre de souvenirs grandioses, Wembley en regorge plus que tout autre stade au monde. Or, du fait de l'importance de l'Angleterre dans le développement du beau jeu, les grands moments du football national ont incontestablement tendance à séduire la planète entière.
IN FIFA.COM
Publié dans :
Wembley