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lundi 23 juin 2014 09:53
Raphaël, la France se passionne pour cette Coupe du monde 2014 et votre parcours. Vous en rendez-vous compte ?
Oui, car on voit déjà qu’il y a beaucoup de supporteurs qui ont fait le déplacement, ce qui nous motive. Ensuite, on a un retour des gens en France, comme nos familles par exemple, et on voit qu’ils ont le sourire. Cela nous donne un retour très positif sur ce que l’on est en train de faire. On est très fier d’apporter du bonheur à ceux qui nous suivent. Et après, c’est à nous de savoir garder les pieds sur terre pour ne pas perdre en route les ingrédients de notre réussite.
L’équipe de France a-t-elle changé de statut en passant d’outsider à favorite ?
Non, je ne crois pas. Qu’importe notre statut ! On ne se concentre que sur nos performances. On sait qu’en poursuivant avec cette mentalité, cette ligne de conduite, on peut espérer faire un résultat. Il faut que l’on garde en tête ce qui marche.
Souvent, les équipes qui démarrent très fort une grande compétition ne vont pas au bout, au contraire de celles démarrant plus lentement. Est-ce une source d’inquiétude pour vous ?
Non. On sait que la gestion de l’aspect physique sera importante lors de cette compétition. Cela jouera beaucoup. Mais des matches tous les cinq jours laissent du temps pour récupérer et nous sommes parfaitement préparés. Donc, commencer fort ou doucement n’est pas un critère de réussite selon moi. Ce qu’il faut, c’est essayer de garder une continuité de performance.
Les deux buts encaissés en fin de match ternissent-ils un peu le bilan du match contre la Suisse ?
Non, cela n’a pas gâché notre joie, ni cette très belle victoire. On était tous très contents à la fin de la rencontre. Evidemment, cela aurait été mieux de ne pas encaisser de buts. Mais cela doit nous permettre de bien rester concentrés, de ne pas nous relâcher.
Où se situe Didier Deschamps selon vous par rapport à un Carlo Ancelotti ou un José Mourinho, que vous avez côtoyés…
Je n’ai pas à faire de comparaisons. Le sélectionneur a cette culture de la gagne, il sait ce qu’est le haut niveau, ce que c’est de remporter des titres. Il insiste énormément sur le collectif.
L’absence de Mamadou Sakho contre l’Equateur changerait-elle votre manière d’aborder la rencontre ?
Cela ne changera rien à ma préparation. Quel que soit la charnière, il faut être performant, faire le maximum pour l’équipe.
Pourtant, avec Sakho, en six matches, vous n’avez pris qu’un seul but alors qu’en à peine deux avec Laurent Koscielny, vous en êtes déjà à trois encaissés…
Ce sont des statistiques qui traduisent mal la réalité d’un match. Ce n’est pas toujours le fait de la charnière centrale que d’encaisser des buts.
Physiquement, comment se comporte votre genou ?
Très bien. Cela fait déjà plusieurs semaines que je l’affirme, même si je savais que la vraie réponse viendrait forcément du terrain. Donc pour l’instant, tout va bien et j’espère que cela continue dans ce sens.
Quel rôle a exactement Patrice Evra auprès de vous ?
Il nous parle beaucoup, il nous transmet son expérience. Il a un vécu important qui lui permet de nous encadrer. C’est bien car j’estime que l’on a besoin de cela. Il nous fait passer comme message de prendre du plaisir, de ne pas se mettre une pression inutile, de savourer tous ces moments… Il nous dit également de ne pas hésiter à lui parler, de le recadrer même s’il le faut. Il insiste beaucoup sur le fait que je donne mon ressenti sur le terrain. En tant que défenseur central, je vois parfois plus de choses sur le plan tactique car j’ai tout le jeu devant moi.
On vous sent néanmoins très calme, très mature malgré votre jeune âge. D’où vous vient une telle maturité ?
Je suis comme ça (sourire). Tant mieux si j’apporte cette sérénité. C’est un plus important au poste auquel j’évolue. Mais je ne crois pas que ce soit une question d’âge. Je fais juste le maximum pour aider mes partenaires.
Comment expliquez-vous le fait que certains joueurs brillent davantage en équipe de France qu’avec leurs clubs ?
C’est difficile à dire... Ce sont deux mondes différents. C’est vrai qu’en équipe de France, il y a une grande complémentarité, avec des joueurs qui possèdent des qualités différentes mais qui vont très bien ensemble.
Rêver ne coûtant rien, vous arrive-t-il d’imaginer faire le doublé Ligue des champions-Coupe du monde ?
On peut toujours rêver, oui (sourire). Mais ce n’est pas comme cela que je vois les choses. Je préfère me concentrer sur le prochain match. On ne se fixe pas de limites, on est ambitieux, mais on doit également prendre les choses comme elles viennent.
Que vous inspire l’élimination de l’Espagne après seulement deux matches ?
Le message est clair : à chaque nouvelle compétition, les compteurs sont remis à zéro. Donc il ne faut jamais se relâcher, continuer à travailler. C’est une mise en garde pour toutes les équipes.
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