Algérie - Colombie en amical / Belmadi: «C’est très important de rester invincibles»

Le sélectionneur national Djamel Belmadi a tenu, hier, une conférence de presse au stade nord Lille métropole. Accompagné du latéral gauche de l’ES Tunis, Lyès Chetti, le sélectionneur s’est exprimé, à 24 heures du coup d’envoi de la rencontre amicale face à la Colombie, prévue au stade Pierre-Mauroy. Interrogé sur plusieurs sujets, Djamel Belmadi a parlé aussi des pelouses. Il faut dire que ce sujet a fait couler beaucoup d’encre et de salive en Algérie lorsqu’on sait que le ministre des Sports avait déjà évoqué la question, après les derniers propos du sélectionneur. Ce dernier n’a pas changé de position et hier lors du point de presse, il a encore une fois évoqué les terrains, souhaitant avoir quatre ou cinq bons stades pour pouvoir organiser une phase finale de CAN. Un message codé à destination du MJS : «La pelouse est un élément important pour jouer un football de qualité mais il n'y a pas que ça. À Tchaker par exemple, face à la sélection de la RDC, c'était jouable même si les joueurs m'ont dit que c'était difficile de pouvoir pratiquer leur vrai football. La situation de nos stades est vraiment délicate. Avant on avait du mal à jouer sur les pelouses en déplacement en Afrique, maintenant on a des difficultés même sur nos propres pelouses qui ne sont pas à la hauteur. On a des stades en construction, on espère avoir 4 ou 5 stades de qualité comme l'Égypte pour pouvoir peut-être organiser la phase finale de la CAN, ça permettra à nos clubs aussi de jouer.»  

«L’Égypte a démontré que lorsqu’on veut faire de bonnes choses, on peut le faire !»
Djamel Belmadi a aussi donné l’exemple de l’Égypte dont les terrains, avant la phase finale de la CAN, étaient dans une situation très délicate, mais une fois le tournoi commencé, les choses se sont réellement améliorées. «Je suis allé en Égypte lors du tirage au sort de la CAN et j’ai vu des pelouses dans un état lamentable. J'ai été surpris, quatre mois après, de voir d’excellentes pelouses. Comme quoi quand on veut, on peut !»

«La RDC est une équipe d’expérience»
Évoquant le match face à la RDC disputé jeudi passé au stade Mustapha-Tchaker de Blida, Djamel Belmadi a reconnu quelques difficultés rencontrées par son équipe contre les Léopards. Il a aussi parlé des changements qu’il a effectués dans le onze, dans le but de voir tout le monde. «Il y avait plus d'expérience dans l'équipe de la RD Congo que chez la nôtre, leurs joueurs jouent dans de bons clubs. Ils ont de meilleurs résultats que nous en CAN ces 10 dernières années. Nous avons essayé des joueurs, j’ai donné leur chance à plusieurs d’entre eux et cela entre dans le cadre de notre stratégie.»

«Chaque génération a honoré l’Algérie à sa manière, je ne veux pas faire de comparaison»
Appelé à faire une comparaison entre les générations de l’Équipe nationale, Djamel Belmadi a déclaré : «Oui, on peut devenir la meilleure équipe algérienne de tous les temps. C'est laquelle la meilleure jusque là ? 1982, il y a eu des circonstances, on a battu l’Allemagne sans se qualifier à cause du fameux Autriche-Allemagne. Mais ça reste quand même une équipe solide et très bonne. En 1986, on se qualifie au Mondial mais on quitte la compétition sur la pointe des pieds. En 1990, on joue moins bien mais on gagne. Après, il y a les qualifications aux CM 2010 et 2014. Chaque génération a donné ce qu’elle pouvait et a honoré le football algérien et on doit être fiers de toutes les générations. Nous, on a gagné une Coupe d'Afrique en dehors du pays, ça n'avait jamais été fait, ça reste unique. Sans prétention, sans chercher à comparer les générations.»

«Les rêveurs qui n’ont jamais coaché sont invités à venir nous apprendre»
Par la suite, Djamel Belmadi n’a pas caché  sa gêne par rapport à quelques critiques qu’il essuie lui-même ainsi que la sélection nationale. Il n’a pas manqué ainsi l’occasion d’évoquer ce point, transmettant son message à certains. «Il y a des rêveurs qui n'ont jamais coaché de leur vie et qui pensent pouvoir jouer différemment. Je les invite à venir sur le terrain pour nous expliquer comment jouer.»

«Face à la Colombie, on fera tout pour gagner»
Sur la série d’invincibilités, Djamel Belmadi dira que c’est important de ne pas perdre afin de faire mieux que l’équipe de 1990 qui détient un record de 15 matchs sans défaite. «C’est très important pour moi de rester invincibles, ça veut dire qu'on est en progression, qu'on est une équipe redoutée, qu'elle joue différemment. Cela veut dire qu’on progresse beaucoup. Mon objectif était de placer cette équipe dans le gotha des équipes africaines. Des fois, on attend de l’équipe un football total, offensif et un football plaisant, mais la réalité du football aujourd'hui, c'est le pragmatisme, ce n'est pas juste pour avoir un jeu de qualité. Il n’y a pas beaucoup d’équipes qui jouent bien mais qui ne gagnent pas bien. La France a gagné difficilement face à l’Islande sur penalty.» Sur le match de la Colombie, le sélectionneur national a déclaré : «On va miser beaucoup sur le plan tactique en prenant compte les faiblesses de l’adversaire et nos points forts. On va aussi tenir un discours motivant avec les joueurs. Ces derniers savent désormais ce que c’est que l’Équipe nationale.»

«C’est un honneur de jouer devant notre communauté en France»
À propos de la venue de l’EN en France pour disputer ce match amical, le sélectionneur a encore une fois réitéré sa fierté. «Je me suis déjà exprimé sur la présence massive des supporters à Alger en conférence de presse. On est heureux de venir jouer ici en France devant notre communauté. On donnera le maximum sur le terrain, c’est notre devoir. Leur devoir, c’est de venir encourager l’équipe et de bien se comporter, il y aura des familles et des jeunes qui viendront encourager la sélection et assister au match. Il faut être exemplaires. Jouer ici ne nous arrive pas tous les jours, il y a une grande communauté, une grande partie de nos joueurs sont formés ici. Nos familles sont là. C’est plaisant de jouer entourés des siens. C’est rare de vendre toutes les places en 48h, c’est une fierté pour nous de jouer devant eux. Ce qui m’intéresse avant tout, c'est d'affronter un adversaire redoutable, la Colombie, ici en France.»

«Ce ne sera pas l’équipe de la Colombie B»
Les absences se multiplient chez la Colombie, mais cela n’agace pas du tout le sélectionneur national qui estime : «Nous, on veut savoir quel est notre niveau. Donc je ne fais pas attention si James est là ou non ou Falcao ou même Zapata qui s’est blessé. Cette sélection, il y a 50 joueurs qui peuvent en faire partie et être performants. C'est tout un état d’esprit que de jouer les Sud-Américains. Je ne crois pas qu'en sélection on puisse parler d'équipe A et B. On va croiser les 23 meilleurs Colombiens. J'ai vu Mendoza qui joue en France et qui aimerait faire partie des 23, il est performant mais il n’a pas été retenu. La Colombie, c’est une équipe solide et très performante. On a travaillé dur pour être prêts pour cette manche.»

«Ça nous permettra de nous situer»
«Le match de la Colombie est très important car ça va nous permettre de nous situer après un an de travail et une consécration en Coupe d’Afrique des nations. La Colombie est un adversaire redoutable qui possède un excellent groupe pétri de qualité.»

«Je soutiens mes joueurs comme je l’ai fait avec Mahrez et d’autres»
Avant de conclure, Belmadi a déclaré qu’il continuera à soutenir ses joueurs, comme il l’avait fait avec les Mahrez et les autres. «Ça fait partie de mon métier de soutenir mes joueurs. Ils ont besoin d'être soutenus, quand ils en valent la peine. Ce sont des joueurs de qualité, travailler dans la confiance, c'est important. Un jour c’est Ryad Mahrez qui a été la cible, d’autres jours, il y avait d’autres joueurs que j’ai défendus. Ce sont mes joueurs. Ils savent qu'ils seront soutenus. En plus, ils ont démontré leur talent. Il y a de la confiance entre nous et ils savent ce qu’ils peuvent attendre de moi. Je serai toujours à leurs côtés.» 

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