Dossier

Chelsea, le cimetière des attaquants

De nombreux joueurs confirmés y ont connu l'échec...

Auteur : jeudi 25 juin 2015 14:11

Après une saison ratée à Manchester United, Falcao devrait rejoindre Chelsea pour tenter de se relancer. Un pari risqué car le club est parfois présenté par la presse anglaise comme «le cimetière des attaquants». Crespo, Chevtchenko, Torres... De nombreux joueurs confirmés y ont connu l'échec.

1. Hernan Crespo (2003-2006, 25 buts en 73 matches): l'attaquant «aux buts à 1 million d'euros»

A l’été 2003, c’est une pointure du Championnat italien en pleine force de l’âge (28 ans) qui débarque en Premier League pour se frotter à un nouveau football. Depuis des années, Hernan Crespo, passé par plusieurs clubs (Parme, Lazio, Inter), impressionne la Serie A par son flair et sa rage de buteur. L’Angleterre n’en verra que des bribes. Les dix petits buts marqués en Championnat pour sa première saison ne donnent pas envie à Mourinho, arrivé à l’été 2004, de donner sa chance à l’Argentin. Pour trouver de la place à sa nouvelle recrue Didier Drogba, que le Portugais devine fait pour le foot anglais, l’entraîneur envoie l’Argentin en prêt au Milan AC. Une saison et une finale de Ligue des champions plus tard, Crespo revient à Stamford Bridge. Sa deuxième année londonienne, conclue par un titre de champion d’Angleterre, est à peine plus réussie et Mourinho n’a aucune envie de le conserver. A l’été 2006, Crespo retourne à l’Inter Milan. La presse anglaise célèbre alors le départ de l’attaquant «aux buts à 1 million d’euros» (Chelsea l’avait acheté 25 millions d’euros).

2. Andrei Chevtchenko (2006-2008, 22 buts en 77 matches): une erreur à 45 millions d'euros

A l’été 2006, Roman Abramovitch parvient enfin à réaliser son rêve. Pour 45 millions d’euros, le record de la Premier League à l’époque, le président russe de Chelsea s’offre son ami star du foot européen, sacré Ballon d’Or deux ans plus tôt, idole du Milan AC et buteur en série en C1. Andrei Chevtchenko, 30 ans, est attendu à Stamford Bridge comme le messie; les deux saisons qu’il y passera ressembleront plutôt à un chemin de croix. La première année, l’Ukrainien, catalogué «copain du patron dont Mourinho ne voulait pas», joue beaucoup mais marque peu. Et son inefficacité a d’importantes conséquences: les relations entre Abramovitch et l’entraîneur portugais se détériorent, Mourinho est remercié à la fin de la saison. Avram Grant lui succède et décide rapidement d’installer Chevtchenko sur le banc car rien n’y fait, l’attaquant n’arrive pas à s’adapter au foot anglais. Toujours aussi maladroit face au but, il souffre de la concurrence avec Drogba et, après l’arrivée d’Anelka pendant l’hiver, devient carrément le troisième attaquant du club… A la fin de la saison, comme Crespo, c’est retour à l’envoyeur: Chetchenko est prêté «chez lui», au Milan AC, où il tentera, sans succès, de retrouver l’éclat de ses jeunes années.

3. Fernando Torres (2011-2014, 45 buts en 172 matches): la pire opération commerciale

C’est la pire opération commerciale de l’histoire de Chelsea. Acheté pour près de 60 millions d’euros à l’hiver 2011, Fernando Torres a fini par être cédé gratuitement quatre ans plus tard au Milan AC… Entre-temps, la dégringolade d’un des plus grands espoirs du foot mondial, dont le talent a régalé l’Espagne et Liverpool et dont on espérait la confirmation à Londres. Ce fut l’inverse. Les débuts de Torres sous ses nouvelles couleurs sont catastrophiques: son premier but ne survient qu’au bout de 4 mois, pour son 18e match… A l’exception d’un bout de saison réussi sous la direction de son coach adoré, Rafa Benitez, l’attaquant ne montrera que son plus triste visage. Des loupés à peine croyables quand il est titulaire et une mine abattue et résignée lorsqu’il est sur le banc (souvent). «A Chelsea, j’ai eu l’impression de nager avec des vêtements mouillés», décrira «El Nino» une fois parti du club, tout en relativisant son échec: «J'ai gagné la Ligue des Champions, la Ligue Europa et la FA Cup. Chelsea m'a donné ce que je cherchais.» Une façon de se remonter le moral.

4. Samuel Eto'o (2013-2014, 12 buts en 35 matches): la fin de la belle histoire avec Mourinho

D’un point de vue statistique, la saison de Samuel Eto’o à Chelsea n’a rien de honteux (12 buts et 7 passes décisives) mais son séjour londonien n’a pas été une partie de plaisir. A l’été 2013, après avoir triomphé en Espagne et en Italie, puis avoir choisi l’attrait financier de l’Anji Makhachkala, le redoutable Camerounais décide de rallier les sommets du foot européen. Un beau salaire (8 millions d’euros net) et la perspective de rejoindre José Mourinho, un entraîneur avec qui il a une relation forte, le convainquent de signer à Chelsea. Le Portugais est heureux d’accueillir son «tueur», Eto’o est impatient de prouver à nouveau qu’il est un grand attaquant. Le buteur met un peu de temps à retrouver une condition physique correcte mais très vite, il frappe fort, inscrivant notamment un triplé contre Manchester United, ce qu’aucun Blue n’avait réussi à faire, en soixante ans, contre les Red Devils. Puis survient la fameuse phrase… Filmé par les caméras de Canal +, Mourinho lâche une vanne sur l’âge du Camerounais: «Eto’o, il a 32 ans... Peut-être 35, qui sait?» La suite de la saison ne sera qu’une lente dégradation de la relation entre les deux hommes: Eto’o célèbre un but en mimant un vieillard et traite le Portugais d’«idiot»; Mourinho, lui, critique l’inefficacité de son attaquant à l’extérieur, le laisse souvent sur le banc et ne le conserve pas à l’issue de la saison. Une triste fin.

5. Adrian Mutu (2003-2004, 10 buts en 38 matches): un échec qui dépasse les limites du terrain

Pour compléter ce flop 5, nous avons préféré Adrian Mutu à Claudio Pizarro. Parce que son échec a dépassé les limites du terrain. Sportivement, le passage du Roumain à Chelsea ressemble un peu à ceux de Crespo et Chevtchenko. Des attaquants qui ont brillé en Italie avant de perdre leur efficacité en Angleterre. Après trois belles saisons à Vérone puis Parme, le Roumain signe à Chelsea en 2003. Pas adroit, pas indispensable, en froid avec son entraîneur Claudio Ranieri, en plein divorce, Mutu rate complètement sa saison. Et se noie dans les nuits londoniennes. En septembre 2004, l’attaquant est contrôlé positif à la cocaïne. Après avoir reconnu ses torts, il est suspendu sept mois et licencié par Chelsea. Le conflit entre le joueur et le club durera des années. Par la suite, Mutu, durablement affecté par sa triste expérience anglaise, ne montrera que par intermittence son talent.

Et aussi...

Claudio Pizarro (2 petits buts en une saison à Chelsea après avoir brillé en Allemagne), Mateja Kezman (éclipsé par Drogba alors que ses performances au PSV Eindhoven avaient fait de lui un grand espoir), Demba Ba et Daniel Sturridge (jamais incontournables)…

Publié dans : chelsea

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