Interview

Abdoun : «J’ai choisi l’Algérie parce que je suis fier d’être Algérien, je ne l’ai pas fait par défaut»

Djamel Abdoun a choisi le Buteur pour revenir sur sa période difficile passée à Nottingham. A 28 ans, Abdoun veut rebondir. Son objectif est clair : «Retrouver une meilleure forme pour postuler à porter de nouveau le maillot national».

Auteur : Moumen Ait Kaci Ali dimanche 15 février 2015 18:54

Djamel, vous avez trop galéré à Nottingham et là, une porte s’ouvre pour vous à Lokeren en Belgique, parlez-nous en un peu ?
C’est vrai que j’ai eu 6 mois difficiles, après tout, ce n’est pas la première fois que je me retrouve confronté à de telles épreuves pénibles dans ma vie, mais grâce à Dieu, j’ai toujours réussi à les surmonter. Je sais qu’il y a eu beaucoup de mes fans qui étaient déçus de ma situation. Certains m’ont critiqué et d’autres m’ont affiché leur soutien, mais bon, l’essentiel pour moi est que j’arrive à vivre de mon métier, je prends plaisir et, aujourd’hui, j’entame une nouvelle étape de ma vie à Lokeren, donc voilà, il va falloir s’accrocher.
Pouvez-vous revenir sur les raisons de votre choix ?
D’abord Lokeren est un club qui joue les premières places du championnat belge. C’est une équipe qui a disputé l’Europa League cette année, donc c’est un club ambitieux qui répond à mes ambitions aussi. Maintenant, j’ai 3 ou 4 mois devant moi ici à Lokeren pour avoir plus de temps de jeu et, en fin de saison, on verra ce qui va se passer.
Comment vous vous êtes senti après les premières minutes jouées avec Lokeren ?
C’est un plaisir de retrouver la compétition. J’ai pris part aux 20 dernières minutes du match joué samedi, cela faisait longtemps que je n’avais pas joué, depuis au moins 7 mois, donc j’avais besoin d’un peu de rythme.
Malgré tout ce passage à vide, vous arrivez à signer en première division belge…
Hamdoulillah, j’ai toujours eu confiance en moi et cru en mes qualités, je l’ai prouvé à l’Olympiakos et j’aurai pu le faire aussi avec Nottingham Forest, même si on ne m’a pas donné ma chance par la suite. Je suis Algérien, fort de caractère, on est comme des chats, lorsqu’on me balance du haut d’un toit, je retombe toujours sur mes pattes (rires).
Ne regrettez-vous pas ce passage à Nottingham ?
Si j’avais su que ça allait se passer de la sorte à Nottingham, je n’aurais jamais quitté l’Olympiakos. Maintenant, il ne faut pas regretter ses choix. Il  ne faut pas pleurer sur son sort, il faut se remettre au travail et se dire que celui qu’Allah éprouve est celui qu’Il aime. Ma passion c’est le football et revenir en Equipe nationale est mon objectif. Après, je mange bien, je suis en bonne santé, mes enfants et ma famille vont bien, Al Hamdoulillah, je ne regrette rien.
Vahid ne voulait pas de vous…
Ecoutez, il a fait ses choix, je les respecte et parce qu’au final, parler et pleurer pour dire qu’il ne m’a pas pris à cause de ceci ou de cela ne m’avancera à rien. Maintenant, si j’ai la chance de rejouer pour l’Algérie, je le ferai avec grand plaisir parce que mon choix pour mon pays ne s’est pas fait par défaut. C’est un choix de cœur. J’ai choisi l’Algérie parce que j’aime mon pays, je suis fier d’être Algérien.
Vous jouez dans un poste où la concurrence est rude en sélection, mais qui semble aussi laisser quelques opportunités, vous sentez-vous concerné ?
Oui, pourquoi pas ! De toute manière, la sélection a toujours représenté une motivation de plus pour moi. Après, c’est vrai qu’on m’avait mis à l’écart pendant une longue période et je ne sais toujours pas pourquoi, parce que lorsque j’alignais de grosses performances avec l’Olympiakos, on ne me convoquait pas, donc voilà, je n’ai a pas envie de revenir sur le passé ; là, il y a un nouvel entraîneur, une nouvelle philosophie de jeu et j’aspire comme tout Algérien à une place dans cette Equipe nationale.
Il y a une Coupe d’Afrique en 2017, croyez-vous que Gourcuff fera appel à vous si vous êtes performant ?
Christian Gourcuff n’est plus à présenter, c’est un coach réputé en France, tout le monde reconnaît son excellent travail réalisé avec Lorient durant plus de 20 ans. Maintenant, je sais que tout passera par mes performances avec Lokeren et le club où je serai la saison prochaine, je crois que c’est le plus important.
Si on revenait à la CAN-2015, d’aucuns estiment que les Verts auraient pu prétendre à mieux, est-ce votre avis ?
C’est clair que lorsqu’on se fait éliminer en quart de finale, on a toujours des regrets. On se dit qu’on aurait pu, peut-être, aller au bout. C’est vrai aussi qu’avec ce que notre Equipe nationale avait montré en Coupe du monde, on espérait aller plus loin mais il est important de savoir que les deux compétitions ne sont pas pareilles.
Où se situe la différence ?
C’est difficile de jouer des équipes africaines. La différence est surtout physique, en Afrique, on met beaucoup d’impacts, ce n’est pas pareil lorsque vous jouez par exemple une équipe comme la Russie ou l’Allemagne en Coupe du monde, c’est un autre football et d’autres conditions de jeu.  
On attendait beaucoup de Brahimi, comme vous en 2010, mais il est passé à côté, comment expliquez-vous cette CAN ratée de Brahimi ?
Pourquoi il est passé à côté ? Non, je ne vois pas les choses comme ça. Yacine a un grand potentiel, tout le monde le sait, c’est un joueur qui peut vous faire gagner un match, on l’a vu cette année avec Porto, notamment en Ligue des champions, donc du coup, il était beaucoup surveillé par les équipes adverses. Il y avait toujours 2 ou 3 joueurs sur lui, et je pense qu’il n’a pas été très protégé.  
Certains pensent qu’il n’y avait pas assez de concurrence, donc pas assez de solutions sur le banc de touche…
C’est sûr que la concurrence fait progresser tout le monde. Ce qui est sûr, c’est que ce groupe est perfectible et peut être renforcé par des éléments comme Fekir. Après, jouer pour l’Algérie, c’est le choix du cœur. Lorsqu’on vient jouer pour son pays, c’est parce qu’on ressent cela dans son cœur. Sinon, il vaut mieux rester à la maison.
Franchement, on évoque la chaleur, l’état du terrain et  l’humidité pour justifier certains échecs, êtes-vous d’accord avec ce qu’on avance à chaque fois ?
Sincèrement, j’ai connu cette expérience, croyez bien que c’est très difficile pour un joueur technique de s’exprimer sur un terrain à la limite du praticable. Avec la chaleur et l’humidité, ça devient encore pénible mais après, c’est vrai qu’il ne faut pas se trouver des excuses, les conditions difficiles que je viens d’avancer sont pour tout le monde.   
Avez-vous eu Yazid Mansouri qui est chargé de suivre les joueurs algériens évoluant en Europe ?
Oui, on s’échange les nouvelles, je l’ai en début de semaine passée, après Yazid ça reste mon ami. Chaque chose en son temps. Je sais que je dois faire mes matchs avec mon club et l’EN viendra, inch’Allah.

Publié dans : Djamel Abdoun

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